2016-05-09 17:17:00

Brésil: les évêques redoutent une crise sociale avant les JO


(RV) Des évêques brésiliens redoutent une catastrophe sociale à moins de trois mois des Jeux olympiques. Dans une lettre ouverte signée par le cardinal Orani João Tempesta, archevêque de Rio de Janeiro, ils expriment leur angoisse face aux multiples formes de souffrance endurées par la population ; la lettre évoque la situation précaire des services de santé, de l’éducation, du logement, de l’emploi ; elle pointe du doigt le manque de nourriture, l’insécurité, les salaires et les retraites non payés. 

Fragmentation urbaine et ségrégation

Métropole de près de 12 millions d’habitants, Rio de Janeiro a dû pallier, pour accueillir, les Jeux olympiques, un important manque d’infrastructures, des transports publics défaillants, des inégalités et une insécurité élevée. Les critiques dénoncent la fragmentation urbaine et la ségrégation de la population causées par les aménagements effectués pour les grands événements. De son côté, Amnesty international dénonce les meurtres commis par les forces de l’ordre dans les quartiers pauvres et parmi les enfants des rues. 

Dans sa lettre, le cardinal de Rio affirme que les évêques ne peuvent rester insensibles face à cette situation scandaleuse. Ils exhortent les uns et les autres à prendre leurs responsabilités et à chercher des solutions. En particulier, ils demandent aux communautés chrétiennes, aux paroisses et aux mouvements d’ouvrir leurs portes et aux institutions de privilégier la justice sociale, le dialogue et le bien commun. 

61% de sénateurs corrompus selon Transparency 

Ce lundi, le président en exercice du Congrès des députés brésilien a annulé à la surprise générale le vote des députés qui ont approuvé le 17 avril la procédure de destitution de la présidente Dilma Rousseff. Cette décision de Waldir Maranhao crée une totale confusion dans la mesure où les sénateurs étaient appelés à voter cette semaine l'ouverture formelle du procès en destitution de Mme Rousseff pour maquillage des comptes publics, synonyme de mise à l'écart du pouvoir de la présidente pour six mois en attendant un jugement final.

Selon l’ONG Transparency Brésil, 61 % des sénateurs ont déjà été condamnés ou accusés de délits allant de la corruption au sein du géant public pétrolier Petrobras à de simples participations à des combats de coqs interdits. Le président du Sénat fait partie de ces 61 %.

(MD-RF avec SIR/L’Express)








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