Liban : la société civile candidate aux municipales

(RV) Entretien - Des élections municipales se tiennent au Liban à partir de dimanche 8 mai. Ce sont les premières élections depuis 2010. Le scrutin, qui doit durer jusqu’au 29 mai dans les cinq provinces du pays, s’est tenu à Beyrouth, la capitale, sur fond de crise institutionnelle, et de tensions exacerbées par le conflit syrien.

Pour la première fois dans l’histoire du pays, une liste rassemblant 24 candidats indépendants, Beirut Madinati, «Beyrouth, ma cité» a voulu défier les traditionnelles formations politiques, accusées de corruption et d’inaptitude. Tous issus de la société civile, dont ils veulent être les porte-voix, ces intellectuels, artistes, médecins, veulent bouleverser l’échiquier politique, et favoriser l’émergence d’un vrai débat électoral.

Un «pari perdu» pour certains, au vu du peu de voix récoltées par Beirut Madinati, et du faible taux de participation enregistré, autour de 20% dans la capitale libanaise.

Pour Joseph Bahout, chercheur pour la fondation CARNEGIE, spécialiste du Moyen-Orient, parler d’ores et déjà d’un «échec» de la société civile semble prématuré. Ces élections ont en effet révélé un certain nombre de points positifs pour le Liban. Il est interrogé par Manuella Affejee.