2016-05-13 13:06:00

«La lutte contre la pauvreté est un problème moral avant d’être un problème économique»


(RV) La lutte contre la pauvreté est un problème moral avant d’être un problème économique. Le Pape François l’a réaffirmé ce vendredi matin dans un discours vigoureux, fustigeant l’économie de l’exclusion et de l’inégalité dont le résultat est l’augmentation du nombre des déshérités et des personnes mises à l’écart parce que jugées inefficaces et inutiles. Le Saint-Père s’adressait aux quelque 300 participants à une Conférence internationale organisée ces jours-ci à Rome par la Fondation Centesimus annus pro Pontifice. Une fondation qui porte le nom de la 3° encyclique sociale de Jean-Paul II.

Composée de laïcs, cette fondation a pour objectif de promouvoir la connaissance de la doctrine sociale de l’Eglise en particulier dans le monde de l’entreprise et des professions libérales et plus généralement des milieux économiques, une manière d’évangéliser la société. La Conférence qui se tient en cette fin de semaine porte sur la contribution du monde des affaires à la lutte contre la pauvreté et le défi de la crise migratoire, deux dossiers chers au Pape François.

La crise migratoire, qui prend jour après jour des proportions toujours plus grandes, lui tient particulièrement à cœur. Le Souverain Pontife l’a redit évoquant les situations « déchirantes de souffrances humaines touchant spécialement des familles et des enfants », dont il a pu être témoin lors de sa visite à Lesbos. Au-delà de l’aide matérielle immédiate, « la communauté internationale est appelée à trouver des réponses, politiques, sociales et économiques à long terme ». 

La doctrine sociale de l'Eglise, base d'une culture inclusive

Pour le Pape François ces problématiques dépassent les frontières des nations et des continents et concernent toute la famille humaine. Autre dossier prioritaire : le chômage des jeunes, « un scandale », une « maladie sociale ». On vole aux jeunes l’espérance, a déploré l’évêque de Rome, on gaspille leurs grandes ressources d’énergie, de créativité et d’intuition. Les conséquences d’une économie uniquement orientée vers le profit et le bien-être matériel sont visibles également dans les sociétés les plus développées où l’augmentation du pourcentage de la pauvreté et la déchéance sociale menacent gravement les familles et la classe moyenne.

Avec des accents par moments dramatiques, le Pape François a lancé un appel à la solidarité globale, à une approche plus équitable des besoins et des aspirations des individus et des peuples dans le monde entier. En s’appuyant sur le riche patrimoine de la doctrine sociale de l’Eglise, on peut poser les bases d’une culture économique et du monde des affaires plus inclusive et respectueuse de la dignité humaine. Le Pontife espère que la Conférence organisée par la Fondation Centesimus Annus contribue à la création de nouveaux modèles de progrès orientés vers l’emploi, l’investissement des ressources humaines et le développement intégral. (OB-RF)








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