2016-05-13 19:24:00

Le Kenya veut fermer Dadaab, plus grand camp de réfugiés au monde


(RV) Entretien – Le Kenya ne veut plus de réfugiés sur son territoire. Le gouvernement a annoncé début mai la fermeture des deux principaux camps du pays, Kakuma au nord-ouest et Dadaab dans l’est. Avec plus de 350 000 personnes, Dadaab est le plus grand camp de réfugiés au monde. Depuis 1991, il accueille les Somaliens qui fuient la guerre civile dans leur pays. Par ailleurs, toute demande de statut de réfugié pour les nouveaux arrivants sera désormais rejetée, annonce Nairobi.

Une décision qui fait hurler les ONG présentes sur place. Onze organisations ont dénoncé dans un communiqué commun une décision «regrettable», soulignant les conséquences «très importantes pour les milliers de réfugiés et demandeurs d'asile pour qui le Kenya est un refuge».

Pour justifier cette fermeture, d’ici un an, le gouvernement kenyan évoque des raisons de sécurité nationale. Selon lui, des islamistes radicaux shebab se cacheraient parmi les réfugiés somaliens dans le camp de Dadaab. Entre l'attaque par un commando shebab du centre commercial Westgate de Nairobi en septembre 2013 et en avril 2015, l'attaque meurtrière contre l'université de Garissa, le gouvernement veut réduire toute menace des islamistes somaliens.

Roland Marchal est spécialiste de l’Afrique à Sciences Po Paris. Il explique que l’objectif premier du gouvernement à travers l’expulsion des Somaliens, est de sécuriser le pays. Mais cette fermeture des camps de réfugiés kenyans, sources d’emplois, n’est pas sans conséquence

Et les évêques kenyans s’opposent à la fermeture du camp de Dadaab, ils affirment que le Kenya a longtemps été en première ligne dans l’accueil des réfugiés venant de pays voisins et rappellent les autorités aux principes mêmes de la Constitution du pays, ainsi qu’à la Convention des Nations Unies sur les réfugiés. Pointant les conséquences que cette fermeture généreraient pour les réfugiés et toute la région, l’épiscopat kenyan demande donc aux autorités de reconsidérer leur décision, et d’assurer un rapatriement serein aux réfugiés qui le désirent.

(OB-BH)








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