Méditation de Pentecôte

(RV) Le Père jésuite Rigobert Kyungu nous introduit à la méditation avec les lectures de Pentecôte 

Frères et sœurs,

Nous célébrons ce dimanche la solennité de la Pentecôte, qui vient clôturer le temps pascal de l’année liturgique. Les lectures d’aujourd’hui nous invitent à ouvrir nos cœurs pour recevoir le don de l’Esprit Saint que le Seigneur désire nous donner. L’Esprit Saint est la force que Jésus avait tant promise à ses disciples avant sa mort, et qui est nécessaire pour témoigner de la foi en Jésus ressuscité car, comme le dit si bien saint Paul, personne n’est capable de dire « Jésus est le Seigneur », sans la force de l’Esprit.

La première lecture nous rapporte que les différents peuples présents à Jérusalem pouvaient tous entendre chacun dans sa langue comment l’Esprit suscitait la louange des merveilles de Dieu au sein des frères réunis en prière. L’Esprit Saint est donc un facteur d’entente entre les peuples, par-delà leurs diversités linguistiques et culturelles. Dans la deuxième lecture saint Paul affirme que chacun reçoit le don de manifester l’Esprit pour le bien de tous. L’Esprit Saint est aussi un facteur d’unité et de communion entre les peuples et entre les croyants, malgré les différences. C’est tout le contraire de Satan qui aime créer la zizanie, c’est-à-dire la division. Nous sommes nous aussi appelés à œuvrer pour l’entente et l’unité dans notre Eglise, dans nos familles et nos communautés, entre les Eglises, et au sein de la société. Bannissons tout ce qui peut créer discorde et division, pour créer des ponts d’entente, d’unité et de communion.

Frères et sœurs, la Pentecôte marque aussi le jour où les disciples sont enfin sortis de leur peur, de leur maison et de leurs hésitations pour aller annoncer la Bonne Nouvelle. Dans l’évangile d’aujourd’hui Jésus dit qu’il les envoie, tout comme le Père l’a envoyé. La force de l’Esprit est centrifuge ; elle pousse toujours à aller vers les autres. Il y a certainement autour de nous, des milieux, des instances et des situations qui ont besoin de notre apport et de notre témoignage, mais à cause de notre timidité, tiédeur, et peur, nous n’osons pas sortir pour changer ces situations, alors que nous le pouvons. Nous enterrons ainsi les talents reçus du Seigneur et renfermons le don de l’Esprit du baptême dans nos cœurs verrouillés. Laissons le Seigneur déverrouiller les portes de nos cœurs et sortons de nous-mêmes pour aller vers les périphéries, à la rencontre des autres, et pour annoncer la Bonne Nouvelle aux pauvres, à l’instar des disciples après la Pentecôte.

Frères et sœurs, dans l’évangile, le Seigneur ressuscité donne aussi aux disciples le pouvoir de pardonner les péchés. Car le salut que Jésus apporte exige l’accueil du don de sa miséricorde. Les disciples sont appelés à proclamer que même les pécheurs ont de la place dans le cœur de Dieu, lui qui pardonne toujours, quel que soit notre péché. Nous sommes certes des pécheurs, mais toujours aimés, pardonnés et sauvés, si seulement nous accueillons son pardon. En cette année de la miséricorde, laissons l’Esprit nous révéler notre péché afin de solliciter, de recevoir et d’offrir le grand don de la miséricorde de Dieu. Amen.

(JPB)