Les évêques d'Indonésie veulent soutenir le multiculturalisme

(RV) Maintenir l’identité multiculturelle et multi-religieuse de l’Indonésie : c’est le souhait qu’ont exprimé les évêques catholiques de l’archipel dans une interview donnée à l’agence Fides, par la voix du père Agustinus Ulahayanan, secrétaire exécutif de la commission pour le dialogue interreligieux de la Conférence épiscopale catholique de l’Indonésie. L’épiscopat indonésien est en fait préoccupé par les activités de groupes radicaux islamistes qui opèrent dans le plus grand pays musulman du monde.

Les évêques d’Indonésie le soulignent : leur pays est principalement musulman mais «profondément multiculturel et multi-religieux, composé de dix-sept mille île et marqué par un pluralisme de langues, d’ethnies et de cultures différentes». Sans compter les différentes situations sociales et économiques. Si le dialogue et la cohabitation entre groupes et communautés sont de mise dans l’archipel, «il est facile de trouver des personnes ou des groupes qui instrumentalisent la religion pour leur agenda politique. C’est un thème délicat», préviennent-ils. Ils précisent qu’il existe «des difficultés liées à la croissance du radicalisme islamique et de l’intolérance religieuse» qui viennent de «franges extrémistes minoritaires ou, parfois, d’ordres donnés dans les provinces au niveau local».

En ce qui concerne les ordres donnés par des autorités locales, les évêques prennent soin de ne pas généraliser. Dans certaines régions, les chrétiens sont majoritaires, dans d’autres, ultra-minoritaires. Des fonctionnaires peuvent parfois créer des tracasseries administratives et refuser des permis de construire d’églises.

Mais la plupart des actes d’intolérance religieuse «sont le fruit d’actions de petits groupes islamiques fanatiques». Sans oublier que parfois, les problèmes proviennent de communautés protestantes qui font du prosélytisme, précisent les évêques, ce qui provoquent la réaction des musulmans fondamentalistes. Ils espèrent donc maintenir et développer «un dialogue sincère» et une «fraternité avec tous» afin de conserver des «relations interreligieuses qui sont généralement excellentes».

(CV-XS avec Fides)