(RV) Le secrétaire du Conseil pontifical pour la Pastorale de la santé, Mgr Jean-Marie Mupendawatu, était à Genève en Suisse pour la 69° Assemblée mondiale de la Santé qui s’est ouverte le 23 mai et s’achèvera le 28 mai 2016. Il y a présenté les priorités du Saint-Siège.
Concernant le Programme de 2030 sur le Développement durable, la délégation du Saint-Siège a accueillie favorablement «l’emphase vitale mise sur la dignité de la personne humaine et l’attention importante accordée à l’équité exprimée dans la promesse selon laquelle ‘personne ne doit être laissé en arrière’». En termes de santé, précise Mgr Mupendawatu, ceci est exprimé par l’objectif numéro 3 qui veut «assurer une vie saine et promouvoir le bien-être à tous les âges».
La nécessité d'un programme commun
Dans son intervention, le secrétaire du Conseil pontifical pour la Pastorale de la santé juge qu’un des défis significatifs du nouveau Programme «consiste à traduire ce principe de base d’être ‘intégré et indivisible’ par une action pratique», et que cela est «plus critique là où les synergies sont moins directes, comme le lien entre le changement climatique et la diffusion de maladies». A ce titre, la délégation du Saint-Siège a désiré souligner la nécessité d’une plus grande volonté politique et d’un engagement plus intense de la part des sociétés civiles pour réaliser vraiment les accords globaux importants et efficaces sur l’environnement.
L'engagement de l'Eglise
Il a été également mis en avant l’engagement des Institutions de santé catholiques pour tenter de mettre fin aux épidémies du sida, de la tuberculose, de la malaria et des maladies tropicales négligées et lutter contre d’autres maladies transmissibles.
Deux rencontres se tiendront dans les prochaines semaines au Vatican. Le 9 et 10 juin 2016 aura lieu un Symposium sur le thème « Soins holistiques des personnes victimes de la maladie de Hansen (la lèpre) et respect de leur dignité ». Du 10 au 12 novembre, le Conseil pontifical pour les Services de Santé tiendra sa 31ème Conférence internationale qui se penchera sur le problème des Maladies rares et Maladies tropicales négligée.
(MD)
Intervention en intégralité du chef de la Délégation du Saint-Siège à la
69e Assemblée mondiale de la Santé
Monsieur le Président,
1. Ma délégation, conjointement avec d’autres délégations, désire féliciter le Secrétariat
pour le Rapport sur la santé dans le Programme de 2030 sur le Développement durable
(WHA 69/15) qui souligne, entre autres, l’engagement en faveur d’une approche multisectorielle
intégrée dans laquelle la santé n’est pas seulement un des nombreux objectifs qui
sont interconnectés, mais influence et est influencée par d’autres objectifs qui sont
partie intégrante du développement durable.
La réalisation du Programme ambitieux de 2030 pour un développement durable avec ses
17 objectifs et ses 169 « cibles » associées assurera la promotion économique, sociale
et environnementale pour notre planète et les générations présentes et futures. La
délégation du Saint-Siège accueille favorablement l’emphase vitale mise sur la dignité
de la personne humaine et l’attention importante accordée à l’équité exprimée dans
la promesse selon laquelle « personne ne doit être laissé en arrière » (1). En termes
de santé, ceci est exprimé par l’objectif 3 qui veut « assurer une vie saine et promouvoir
le bien-être à tous les âges » ; il comporte 13 « cibles », qui sont à la base de
la couverture universelle comme clé de réalisation de tous les autres (WHA 69/15 §
25).
2. Selon la déclaration des Nations Unies (UN Res 170/1, § 5), les objectifs de développement
durable sont « intégrés et indivisibles » dans ce progrès, dans un domaine qui dépend
de beaucoup d’autres, ils sont aussi « globaux dans leur nature et universellement
applicables » puisqu’ils sont importants pour tous les pays.
Un des défis significatifs du nouveau Programme consiste à traduire ce principe de
base d’être « intégré et indivisible » par une action pratique, cela est plus critique
là où les synergies sont moins directes, comme le lien entre le changement climatique
et la diffusion de maladies porteuses de vecteurs. En ce qui concerne l’action pour
lutter contre les changements climatiques et leurs impacts sur la santé, ma délégation
désire souligner la nécessité d’une plus grande volonté politique et d’un engagement
plus intense de la part des sociétés civiles pour réaliser vraiment les accords globaux
importants et efficaces sur l’environnement. Souvent, les négociations internationales
ne parviennent pas à réaliser des progrès significatifs en raison des positions adoptées
par des pays qui mettent leurs intérêts nationaux avant le bien commun global.
Le pape François, dans sa dernière encyclique Laudato si’ sur la « sauvegarde de notre
maison commune », lance un appel en faveur de la nécessité d’un monde ayant un programme
commun. Il observe qu’un « monde interdépendant … nous incite à assurer que des solutions
soient proposées dans une perspective globale, et pas simplement pour défendre les
intérêts de quelques pays seulement… Un accord global est essentiel pour confronter
des problèmes plus importants qui ne peuvent être résolus par des actions unilatérales
de la part de certains pays. Cet accord pourrait mener, par exemple, à programmer
une agriculture durable et diversifiée, à développer des formes d’énergie renouvelables
et moins polluantes, à encourager un usage plus efficace de l’énergie, à promouvoir
une meilleure gestion des ressources marines et forestières et à assurer un accès
universel à l’eau potable » (2).
3. Enfin, Monsieur le Président, dans la poursuite des objectifs du Programme non
encore réalisés, le Saint-Siège voudrait réitérer l’engagement des Institutions de
santé catholiques pour continuer les efforts en vue de mettre fin aux épidémies du
sida, de la tuberculose, de la malaria et des maladies tropicales négligées et lutter
contre d’autres maladies transmissibles. Pour ce qui regarde ces dernières, le Conseil
pontifical pour les Services de Santé avec la Fondation Nippone ont organisé un Symposium
sur le thème « Soins holistiques des personnes victimes de la maladie de Hansen et
respect de leur dignité », qui aura lieu à Rome prochainement, les 9 et 10 juin, avec
l’objectif de considérer le triple défi de réduire le fardeau de la maladie, d’aider
les malades et leurs familles et de les intégrer dans la société. Le Symposium est
organisé avec la collaboration de la Fondation Raoul Follereau, l’Ordre Souverain
de Malte, la Sasakawa Memorial Health Foundation.
À la fin de cette année, du 10 au 12 novembre, le Conseil pontifical pour les Services
de Santé tiendra sa 31ème Conférence internationale qui se penchera sur le problème
des Maladies rares et Maladies tropicales négligées, réunissant des spécialistes et
des participants de plus de 60 pays pour discuter du problème des maladies négligées,
surtout celles qui affectent les plus vulnérables. Vous êtes cordialement invités
à offrir votre précieuse collaboration à cette initiative.
Merci Monsieur le Président, que Dieu vous bénisse tous !
Monseigneur Jean-Marie Mupendawatu
Chef de la Délégation du Saint-Siège
à la 69ème Assemblée Mondiale de la Santé
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