(RV) Ce jeudi 26 mai 2016, le cardinal Loris Francesco Capovilla, secrétaire particulier du Pape Jean XXIII est décédé dans une clinique de Bergame, au nord de Milan en Italie. Le prélat avait cent ans. Avec lui s'éteint l'un des derniers témoins directs du Concile Vatican II.
Aviateur et journaliste
Né à Pontelongo près de Padoue le 14 octobre 1915, il a été ordonné prêtre à Venise
en mai 1940. Il devient l’aumônier de la prison pour mineur et de l’hôpital dédié
aux maladies infectieuses. Pendant la deuxième guerre mondiale, il fait son service
militaire dans l’aviation. D’ailleurs à l’annonce de l’armistice, le 8 septembre 1943,
il est à l’aéroport de Parme, où il tentait ces jours-là de soustraire le plus grand
nombre d’aviateurs d’un internement en Allemagne.
En 1945, la Radio Venezia le choisi comme prédicateur dominical. En 1949, il devient
le directeur de l’hebdomadaire diocésain « La Voce di San Marco », la Voix de saint
Marc, il a également en charge la page vénitienne du journal « Avvenire d’Italia ». Il
s’inscrit à l’ordre des journalistes en 1950
Secrétaire de Jean XXIII
Pendant plus d’une décennie, il est le secrétaire particulier d’Angelo Giuseppe Roncalli, le cardinal patriarche de Venise de 1953 à 1958, année lors de laquelle ce dernier est élu évêque de Rome et prend le nom de Jean XXIII. Le père Loris Francesco Capovilla reste à ses côtés à Venise puis durant tout son pontificat. Il l’accompagne lors de visites pastorales qu’il effectue, des célébrations qu’il préside. Il est surtout le témoin direct de l’extraordinaire intuition de Jean XXIII de convoquer, à la surprise générale en 1959, le Concile œcuménique Vatican II. Il sera au côté du Pape Roncalli lorsqu’il préparera et prendra part à la première phase du Concile.
En charge du sanctuaire de Lorette
À la mort de Jean XXIII, le 3 juin 1963, le pape Paul VI le nomme expert conciliaire. Le 26 juin 1967, il le nomme évêque de Chieti-Vasto, présidant son ordination épiscopale le 16 juillet suivant dans la basilique Saint-Pierre. Paul VI le nommera ensuite, le 25 septembre 1971, prélat de Loreto et délégué pontifical du sanctuaire marial, lui assignant le siège titulaire de Mesembria, qu’occupa l’archevêque Roncalli de 1937 à 1953.
Il finit sa vie à Sotto il Monte
Il renonce à l’âge de 73 ans le 10 décembre 1988 à sa charge pastorale et se retire dans le pays natal de Jean XXIII, à Sotto il Monte où il consacrera son temps à faire connaitre la figure et l’œuvre du Pape Roncalli. Il s’occupera de la publication de ses principaux écrits : « Le Journal de l’âme » ; la trilogie «Ceci est le mystère de ma vie » ; « Jean XXIII, un saint de ma paroisse », « Je m’appellerai Jean » ; le recueil de « Lettres aux proches » et des « Lettres 1958-1963 ». Il est également l’auteur de nombreux livres sur la vie et l’œuvre de Jean XXIII, et de nombreux articles paru dans la presse.
La barette cardinalice
Né le 14 octobre 1915, il était le plus âgé des cardinaux, mais aussi l'un des
plus récemment créés : le Pape François l'avait élevé au cardinalat le 22 février
2014, peu avant la canonisation de Jean XXIII, en signe de filiation avec « le bon
Pape Jean ».
Alors âgé de 98 ans, il n'avait pas fait le déplacement à Rome, mais la barrette cardinalice
lui avait été remise en mars 2014 par l’envoyé du Pape le doyen du collège cardinalice,
le cardinal Angelo Sodano, lors d'une messe célébrée à Sotto Il Monte.
Après son décès, le collège cardinalice est désormais composé de 213 cardinaux dont
114 électeurs et 99 non-électeurs.
(MD)
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