2016-05-27 16:31:00

Centenaire de la bataille de Verdun : un combat entre chrétiens


(RV) Entretien - Français et Allemands seront côte à côte ce dimanche 29 mai 2016 à Douaumont pour commémorer le centenaire de la bataille de Verdun. François Hollande et Angela Merkel se retrouveront pour une cérémonie internationale en présence de 4 000 jeunes élèves venus des deux anciens belligérants. Cet événement est le point d’orgue de plusieurs jours de manifestations commémoratives organisées à Verdun et sur le champ de bataille.

Historique de la bataille

Du 21 février au 19 décembre 1916, les armées françaises et allemandes s’affrontent sur quelques dizaines de kilomètres carrés sans résultat décisif. Les Allemands espèrent enfoncer les lignes français et rompre le front qui coure de la mer du Nord à la Suisse. Les Français résistent jusqu’à reconquérir un fort devenu le symbole de cette bataille : Douaumont.

Certes, la bataille de Verdun n’est pas la plus meurtrière de la guerre ; ce n’est pas non plus la plus décisive. Mais dans les imaginaires français et allemands elle est devenue le symbole de la Première Guerre mondiale et de l’affrontement industriel que se firent les peuples européens entre 1914 et 1918.

Un sanctuaire catholique et républicain

C’est donc à Douaumont, qu’après-guerre, l’évêque de Verdun, Mgr Charles Ginisty, propose de construire un ossuaire recueillant les restes de dizaines de milliers de soldats. La tour de ce bâtiment domine un cimetière rassemblant plusieurs dizaines de milliers de croix pour les combattants identifiés. En tout, plus de 300 000 hommes périrent sous les obus et dans les tranchées.

Douaumont, sanctuaire le plus connu de la Première Guerre mondiale en France, a une double identité : l’une religieuse, catholique, l’autre républicaine. Un paradoxe pour la France d’après-guerre qui a voté la loi de séparation des Églises et de l’État en 1905 et qui n’entretient plus de relations diplomatiques avec le Saint-Siège. La République en armes semble laisser à l’Église le soin de s’occuper de la mort de ses soldats. Douaumont, c’est ainsi, à sa manière, le symbole de l’apaisement des relations entre un pouvoir laïc radical et une religion qui reste celle de la majorité des Français et des soldats morts au combat.

Le père Franck Guérin, prêtre à Bar-le-Duc, dans l’évêché de Verdun, revient avec Xavier Sartre sur ce paradoxe, rappelant que la Première Guerre mondiale, c’est d’abord et avant tout, une guerre entre chrétiens qui ignorèrent les appels à la paix du pape Benoît XIV








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