2016-06-04 08:16:00

Le Pape : poursuivre la lutte contre les trafic d'êtres humains


(RV) Faire en sorte que l’injustice n’ait pas le dernier mot : c’est l’espoir qu’ont les victimes de trafics d’êtres humains ou du crime organisé et qu’a rappelé le Pape François vendredi 3 juin 2016. Devant un parterre de magistrats et de juges venus du monde entier, le Pape s’est exprimé lors d’une conférence organisée par l’Académie pontificale des Sciences au Vatican contre les maux qui affligent le plus les sociétés : les différentes formes d’esclavage, allant du trafic d’organes à la prostitution, en passant par le crime organisé et le trafic de drogue.

Ce thème avait déjà été abordé au sein même de la Casina Pio IV, dans les jardins du Vatican, lors de la rencontre le 2 décembre 2014 avec les chefs religieux des différentes religions et lors du sommet des maires des principales villes du monde le 21 juillet 2015. Dans les deux cas, l’Académie pontificale avait exprimé sa volonté de « poursuivre l’éradication des nouvelles formes d’esclavage ». Et pour lutter contre eux, les juges sont indispensables a souligné le Pape. Les précisions de Xavier Sartre

« Parvenir à l’éradication des nouvelles formes d’esclavage », cela passe, explique François, par des magistrats « libres » des différentes pressions auxquelles ils sont confrontés : celles des gouvernements, des institutions privées et des « structures du péché », du crime organisé. Cette lutte contre « le travail forcé, la prostitution, le trafic d’organes, le commerce de la drogue, la criminalité organisée », « vrais crimes contre l’humanité », et devant être reconnus comme tels par tous les « leaders religieux, politiques et sociaux, et traduits dans les lois nationales et internationales », cette lutte contre tous ces crimes « est un impératif moral pour toutes les nations membres de l’ONU ». C’est dans « la figure du juge » que « la justice se reconnait comme le premier attribut de la société », souligne le Pape. C’est le point de départ en quelque sorte d’un vaste mouvement qui doit embrasser toute la société, « de haut en bas », des « périphéries au centre et vice et versa ». Sans ces juges, il n’y a « ni ordre, ni développement durable et intégral, ni même de paix sociale ». D’où, prévient François, une attention toute particulière à apporter à la « corruption », « un des plus grands maux sociaux du monde » et contre laquelle les juges doivent être attentifs.

En rendant la justice, ces juges doivent d’abord et avant tout penser à la « rééducation » des criminels de manière à leur « ouvrir une porte de réinsertion dans la société », car, rappelle le Pape, « il n’y a pas de peine valide sans espoir ». C’est là une « délicate conjonction entre la justice et la miséricorde » reconnait François, valable pour « les responsables de crimes contre l’humanité comme pour tout être humain ». Mais les premières personnes qui doivent être « réhabilitées et réintégrées dans la société », ce sont les victimes. Car « le vieil adage » selon lequel ces crimes « existent depuis le début du monde » n’est plus acceptable.

Dans la déclaration finale qui sera adoptée ce samedi par les participants à la fin des travaux, le trafic d'êtres humains, le travail forcé, la prostitution, le trafic d'organes, le crime organisé sont définis comme des crimes contre l'humanité. Dix recommandations sont faites aux États, les appelant notamment à mobiliser des ressources pour faire condamner en justice davantage de trafiquants, à allouer les fonds illégaux saisis à la réhabilitation des victimes, à accorder à celles-ci une aide légale, une protection et une assistance médicale, et à poursuivre les clients de réseaux de prostitution. (XS)








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