Colombie: la paix avec les FARC enfin à portée de main

(RV) Entretien - Après plus d’un demi-siècle de conflit armé, la paix semble désormais à portée de main en Colombie. Le président colombien Juan Manuel Santos et le chef suprême des FARC, les Forces armées révolutionnaires de Colombie Timoleon Jimenez doivent en effet signer ce jeudi 23 juin 2016 un document inédit sur les conditions d’un cessez-le-feu définitif. La cérémonie doit avoir lieu à La Havane en présence de plusieurs chefs d'Etat et du secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon.

Rébellion et gouvernement doivent notamment lever le voile sur les modalités de la démobilisation des Farc, dont les quelque 7.000 combattants devraient être placés dans des zones de concentration. L’annonce de cet accord avait été faite mercredi 22 juin par les négociateurs. Cette étape décisive devrait permettre de mettre un terme au conflit, le plus ancien du continent, qui a fait au moins 260.000 morts, 45.000 disparus et près de 7 millions de déplacés.

Le texte définit à la fois les modalités de «l'abandon des armes, des garanties de sécurité (pour la rébellion) et de la lutte contre les organisations criminelles», ont indiqué les négociateurs. Reste maintenant à définir la date pour l'entrée en vigueur du cessez-le-feu bilatérale. Daniel Pécot, spécialiste de la Colombie s’attarde sur les conditions qui ont permis la signature de cet accord qu’il qualifie d’«historique». Il est interrogé par Hélène Destombes.

L’Eglise colombienne veut constater les effets de l’accord

«Nous avons besoin d’un signe claire que la signature de l’accord de paix sera effective et pas seulement un acte symbolique», a dit Mgr luis Augusto castro Quiroga, archevêque de Tunja et président de la Conférence épiscopale de Colombie, après l’annonce de la signature du dernier point des accord de paix à Cuba par le gouvernement colombien et le groupe armés des Farc (Force Armée Révolutionnaire Colombienne).

«Les guérilleros doivent rendre et détruire les armes en public», a ajouté ensuite archevêque. Mgr Castro Quiroga.