2016-06-24 11:32:00

Le Pape part en Arménie : les Arméniens attendent son arrivée avec enthousiasme


(RV) Le Pape François est sur le point d’arriver ce vendredi 24 juin en Arménie, “premier pays chrétien du monde”, première nation à avoir adopté le christianisme comme religion officielle dès l’an 301. Sous ses contours actuels, cette ancienne république soviétique fête cette année ses 25 ans d’indépendance, mais souffre encore d’un certain isolement, aux confins de deux espaces troublés : le Causase et le Moyen-Orient.

Restés profondément chrétiens, les Arméniens attendent le Pape François avec beaucoup d’enthousiasme et espèrent donner à leur pays un regain de visibilité…

Le récit de notre envoyé spécial sur place, Cyprien Viet.

«Bienvenue Pape François», «Merci Pape François»,… les immenses panneaux déployés sur l’autoroute menant de l’aéroport au centre de la capitale arménienne donnent le ton. Les rues sont pavoisées de drapeaux du Vatican et de l’Arménie. Souvent apparaissent les armoiries du «Saint-Siège de Rome» et du «Saint-Siège d’Etchmiadzin», celui de l’Église apostolique arménienne, qui veille sur 10 millions d’âmes en Arménie et dans le monde entier. C’est dans cette résidence que le Pape sera logé, un geste d’hospitalité œcuménique significatif.

Au-delà de ce rapprochement entre les Églises, c’est aussi un accueil populaire qui attend le Pape. L’ambiance est différente qui avait prévalu pour Jean-Paul II en 2001. Le Pape polonais n’avait pas eu accès aux foules, dans un pays qui était encore très pauvre. Mais le contexte a changé. Cette fois-ci, deux rassemblements sont prévus, l’un à Gyumri, au nord-ouest du pays, pour une messe catholique. 40 000 personnes ont demandé à y participer, une proportion énorme par rapport au faible poids de la minorité catholique.

L’autre temps fort sera la prière pour la paix, organisée Place de la République à Erevan, samedi soir. Une place habituée à recevoir des évènements artistiques, comme des concerts de Charles Aznavour. Cette fois-ci, elle sera consacrée à un évènement spirituel. L’identité chrétienne se mêle à l’identité arménienne. Beaucoup de femmes portent des grandes croix pectorales en pendentifs, les chauffeurs de taxi se signent plusieurs fois en passant devant les églises…

L’autre aspect marquant à Erevan, c’est un sentiment de paix, de sécurité et une certaine joie de vivre qui se ressent jusque tard le soir. La jeunesse, qui n’a pas connu les inerties du communisme, est souvent entreprenante et multilingue : beaucoup de jeunes, en plus de l’arménien, maitrisent le russe, le français, l’anglais, l’italien, l’espagnol, parfois l’arabe aussi, avec la présence de réfugiés syriens, mais aussi le farsi, compte tenu des échanges qui se développent avec la République islamique d’Iran, devenue paradoxalement un allié de cette nation chrétienne.

Le Pape François, premier Pape à avoir utilisé de vive voix le terme de «génocide» en évoquant les massacres perpétrés par les Ottomans en 1915, est reconnu comme un ami de l’Arménie. Il est aussi l’ami des petits : ses gestes de miséricorde, ses étreintes avec des pauvres, des détenus, des malades, ont rencontré un fort écho médiatique ici. Le «Pape des périphéries» sera donc accueilli avec beaucoup d’affection.

(BH-CV)








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