2016-06-28 12:59:00

La miséricorde, coeur de l'oecuménisme pour le Pape François


(RV) C’est la coutume, à la veille de la fête des saints Pierre et Paul, patrons de l’Église romaine, une délégation du patriarcat œcuménique de Constantinople est présente à Rome pour témoigner de l’amitié et de la proximité de l’Église orthodoxe avec l’Église catholique. Le Pape François a reçu ce mardi 28 juin 2016 ses membres dans la matinée. « Si, comme catholiques et orthodoxes, nous voulons proclamer ensemble les merveilles de la miséricorde de Dieu au monde entier, nous ne pouvons pas conserver entre nous des sentiments et des comportements de rivalité, de défiance et de rancœur » a notamment souligné François, replaçant cette fêtes des Apôtres dans le contexte de l’année jubilaire consacrée à la miséricorde. Xavier Sartre

Cette année, en effet, cette fête de l’Église de Rome est marquée du sceau de la miséricorde dont les apôtres Pierre et Paul, tous deux pécheurs, ont fait l’expérience. Suivant leur exemple, « l’Église, composée de pécheurs mais rachetés grâce au baptême, a continué au cours de l’histoire à proclamer la même annonce de la miséricorde divine » a déclaré le Pape. Malgré les différences et les différends qui ont opposé le catholicisme et l’orthodoxie, « il y a toujours la même expérience de l’amour infini de Dieu pour notre petitesse et fragilité et la même vocation à être les témoins d’un tel amour envers tous » a expliqué François. « Reconnaitre que l’expérience de la miséricorde de Dieu est le lien qui nous unit, implique que nous devons faire de la miséricorde toujours plus le critère de nos rapports réciproques » a-t-il poursuivi. « Cette miséricorde nous libère du poids d’un passé marqué par les conflits et nous permet de nous ouvrir au futur vers lequel l’Esprit Saint nous guide », un futur qui ne signifie pas « uniformité » mais « communion dans le respect des diversités légitimes ».

La miséricorde est donc présentée par François comme un moyen de renforcer l’œcuménisme entre les deux Églises. A l’heure où les orthodoxes viennent d’achever leur concile, malgré l’absence notable des Russes, le Pape ne peut que se féliciter des pas accomplis au cours des dernières années, principalement grâce au dialogue théologique. La commission mixte internationale pour le dialogue théologique entre l’Église catholique et l’Église orthodoxe se réunira de nouveau en septembre prochain, poursuivant ce long et patient échange entre les deux Églises.

Le Pape François s’est également réjoui d’avoir rencontré en avril dernier, lors de son déplacement à Lesbos en Grèce, l’archevêque d’Athènes et de toute la Grèce, Hyeronimos II. Aux côtés du patriarche Bartholomée Ier, « regarder le désespoir sur le visage des hommes, des femmes et des enfants, incertains sur leur destin, écouter, impuissants, le récit de leurs mésaventures et s’arrêter en prière sur les bords de cette mer qui a englouti la vie de tant d’êtres humains innocents, a été une expérience très émouvante qui a confirmé combien il y a encore à faire pour assurer la dignité et la justice à tant de frères et de sœurs ».

Plus que la théologie, c’est l’expérience humaine directe qui a touché François. « La grande consolation en ces instants si tristes, a été la forte proximité humaine et spirituelle que j’ai éprouvée avec le patriarche Bartholomée et l’archevêque Hyeronimos. Guidés par l’Esprit Saint, nous prenons de plus en plus conscience que nous, catholiques et orthodoxes, nous avons une responsabilité commune envers ceux qui sont dans le besoin, en obéissance à l’unique Évangile de Jésus Christ ». « Assumer une telle responsabilité est un devoir qui touche la crédibilité même de notre être chrétien ». D’où l’encouragement du Pape à « toute forme de collaboration entre catholiques et orthodoxes » « au service de l’humanité souffrante ». (XS)








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