(RV) L’opposition du Venezuela demande la médiation du Vatican dans la crise qui
frappe le pays. « Nous estimons fondamentale la participation d'un représentant
du Saint Siège et l'implication de plus d'ex-présidents » a déclaré jeudi dans
un communiqué la Table pour l'unité démocratique, le groupe des opposants à Nicola Maduro. Le
même jour, le président de la conférence épiscopale du Venezuela, Mgr Diego Padron,
a affirmé que le gouvernement vénézuélien manquait "d'autorité morale pour appeler
à un dialogue et à la paix", offrant les "bons offices" de l'Église pour
favoriser une discussion. Cet appel risque de ne pas laisser le Vatican indifférent. Fin
avril, le pape François lui-même avait écrit au président Nicolás Maduro, l’encourageant
au dialogue avec toutes les composantes du pays. Et à plusieurs reprises, le cardinal Parolin,
secrétaire d’état et ancien nonce apostolique à Caracas n’avait pas caché la préoccupation
du Saint-Siège.
Le 13 mai dernier, le président de la Commission épiscopale Justice et Paix, Mgr Roberto Luckert Leon
avait expliqué que le pays s’engageait vers une confrontation violente tant que le
pays serait dirigé de façon autoritaire. Il réagissait notamment à la manière dont
le gouvernement gérait l’examen des signatures recueillies par l’opposition pour organiser
un référendum contre le Président d’ici la fin de l’année. Près de 2 millions de signatures
ont été récoltées. L’Église demande aux autorités d’ouvrir les yeux sur la profonde
crise économique et sociale du pays et que les dirigeants mettent tout en œuvre pour
résoudre les problèmes du pays, notamment les pénuries de nourriture et de médicaments. En
ouvrant, ce jeudi, l’assemblée plénière de la conférence épiscopale, son président
a déploré que le gouvernement ne soit pas parvenu à remporter « la guerre économique
» dans laquelle est engagée le Venezuela. Le chef de la diplomatie du Saint-Siège Mgr Paul Gallagher a lui annulé au
dernier moment fin mai une visite dans le pays en pleine ébullition. Ce n’est sans
doute que partie remise.
La Conférence épiscopale du Venezuela est, elle, réunie depuis le jeudi 7 juillet. En ouverture de l’Assemblée, son président, Mgr Diego Rafael Padrón Sánchez, Archevêque de Cumana, a dénoncé « des gouvernants actuels (qui) manifestent leur incapacité à résoudre les problèmes urgents du pays », rapporte l’Agence Fides. Les pénuries sont extrêmement importantes au Venezuela, touché de plein fouet par une crise économique, liée à la chute des prix du pétrole. Les produits de première nécessité manquent dans le pays et les habitants doivent faire la queue pendant des heures pour pouvoir accéder aux supermarchés.
Le Président de la CEV a appelé au dialogue qui « commence par la reconnaissance de la gravité de la situation à tous les niveaux et par la manifestation de la volonté de changer ou de transformer positivement la situation, et ce, au travers de signes visibles », proposant le service de l’Église pour faciliter la discussion. L’Assemblée des Évêques s’achèvera mardi prochain, 12 juillet.
(OB-SB avec Agence Fides)
All the contents on this site are copyrighted ©. |