Méditation du 15ème Dimanche du Temps Ordinaire

Le Père jésuite Michel Ntangu nous introduit à la méditation avec les lectures du 15ème Dimanche du Temps Ordinaire

(RV) Références bibliques :

Première lecture : Deutéronome 30, 10-14 :” Elle est tout près de toi cette Parole afin que tu la mettes en pratique.”
Psaume 18 : “Le commandement du Seigneur est limpide, il clarifie le regard.»
Deuxième lecture : Colossiens : 1, 15-20 : “ Dieu a voulu que dans le Christ toute chose ait son accomplissement total.” »
Evangile : Luc : 10, 25-37 : “Fais ainsi et tu auras la vie »

Cher Frères et Sœurs,

Aujourd’hui, notre méditation va se concentrer autour de deux questions décisives qui sont posées dans l’évangile de ce dimanche. La première est générale : « Que faire pour avoir la vie éternelle ? » La seconde est plus particulière : « Qui est mon prochain ? » 

Ces questions constituent la question fondamentale que tout chrétien qui aspire à une sainteté de vie doit se poser : « Maître, que dois-je faire pour avoir part à la vie éternelle ? Voilà une question que je me suis posée tant de fois dans ma vie et que je continue à me poser à chaque instant en lisant ce texte de l’évangile de St Luc. La question a été posée à Jésus par un docteur de la Loi qui voulait mettre Jésus à l’épreuve, nous dit St Luc.

Dans l’Évangile, nous connaissons très bien cette parabole du Bon Samaritain. Cependant elle offre pour notre méditation plusieurs points importants pour toute réflexion chrétienne.

En ce temps-là, un docteur de la Loi se leva et mit Jésus à l’épreuve en disant : « Maître, que dois-je faire pour avoir en héritage la vie éternelle ? » Jésus lui demanda : « Dans la Loi, qu’y a-t-il d’écrit ? Et comment lis-tu ? » Jésus renvoie son interlocuteur à cette loi qui est inscrite dans le cœur des hommes. Il n'assène pas des réponses toutes faites. Il fait appel à notre responsabilité. C'est à chacun de trouver la bonne réponse.

L’autre répondit : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, de toute ta force et de toute ton intelligence, et ton prochain comme toi-même. » Jésus lui dit : « Tu as répondu correctement. Fais ainsi et tu auras la vie. »

Mais lui, voulant montrer qu'il était un homme juste, dit à Jésus : «Et qui donc est mon prochain ?»

Jésus répond en nous racontant l'histoire d’un homme qui descendait de Jérusalem à Jéricho. Lors de cette descente de trente kilomètres qui traverse une zone désertique, cet homme sera victime d’agression et laissé à moitié mort par les brigands. Par hasard, Deux hommes, un prêtre et un docteur de la loi croisent le chemin de ce malheureux. Le prêtre le vit et passa de l’autre côté. De même un lévite arriva à cet endroit ; il le vit et passa de l’autre côté. Tous deux connaissent bien le commandement : "Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur… Tu aimeras ton prochain comme toi-même. Le Christ rappelle pourtant ce que la loi juive avait formulé depuis longtemps, de manière éparse.

«Mais un Samaritain, qui était en voyage, arriva près de lui et pris soin de lui.» «Lequel des trois, à ton avis, a été le prochain de l’homme qui était tombé entre les mains des bandits?» Le docteur de la Loi répond : «Celui qui a fait preuve de bonté envers lui.» Jésus lui dit : «Va, et toi aussi, fais de même.»

« Qui est mon prochain ? » L’homme de loi avait une idée bien précise sur le sujet. Jésus bouleverse complètement la notion de « prochain »…  Le prochain, ce n’est pas mon voisin. Le prochain, ce n’est pas celui qui me ressemble, qui est proche de moi par les idées, par la langue. Ce n’est pas non plus l’appartenance à la même famille, au même statut social, à la même race, à la même religion, au même pays, ou mon compatriote…. Ce sont là les critères habituels qui fondent la proximité sur la ressemblance mais ne qualifient pas mon prochain.

 Ainsi formulée dans cette belle parabole, la question demande une réponse évidente. Le prochain c’est plus le plus fragile, le blessé sur la route, c’est celui qui s’est fait proche de lui, et donc le samaritain qui l’a secouru. Depuis que Dieu s’est fait l’un de nous en prenant notre condition d’homme, il est difficile d’être soi sans se battre avec la question de l’homme et la question de Dieu. L’homme et Dieu parcourent désormais la même histoire.

Chers frères et sœurs,

 Cette page d’évangile garde toute sa force aujourd’hui. Elle met en avant la priorité de la miséricorde à vivre en toute circonstance, et remet en cause les règles religieuses dès lors qu’elles en viennent à interdire et empêcher de pratiquer l’amour du prochain. Le prochain, c’est vous, c’est moi lorsque nous nous approchons de quelqu’un qui souffre !  Le prochain, c’est tout être humain, c’est tout homme qu’il soit mon ami ou mon ennemi, un étranger ou un extra communautaire. Donc c’est tout homme crée à l’image de Dieu.

Tu as donné la bonne réponse, tu sais ce qu’il faut faire. Agis comme le Samaritain et tu vivras… C’est donc le Samaritain et non le prêtre et le lévite qui met en pratique la loi de Dieu. 

Comme le samaritain, nous sommes invités chers frères et sœurs à aider tout homme rencontré sur notre chemin, à retrouver le sens de la question d’aujourd’hui :”Que dois-je faire pour avoir part à la vie éternelle ? La réponse est simple : « Vas et fais de même ». Prend soin de tout home à l’exemple du samaritain, car tout homme est désormais ton prochain.

AMEN

(KS)