2016-07-16 08:18:00

En Turquie, un coup d'État amateur et voué à l'échec ?


(RV) La situation restait confuse ce samedi matin en Turquie, après l’annonce d’une tentative de coup d’État vendredi 15 juillet 2016 au soir. Des putschistes de l’armée ont tenté de prendre le pouvoir avant que le Premier ministre Binali Yildirim assure que tout est sous contrôle. Près de 200 personnes seraient mortes,selon le bilan de la fin de matinée, et plus de 1150 blessées dans des affrontements. Une grande purge a commencé dans les rangs de l'armée.

Les faits

Vendredi 15 juillet au soir, des militaires annoncent avoir pris le contrôle du pays, et rétablir la loi martiale et un couvre-feu. Ils se disent en faveur de la démocratie et des droits de l’homme. L’armée annonce que toutes les relations internationales seront maintenues. À Ankara, des tirs et des explosions se font entendre. Le Parlement a été entouré par les chars des putschistes et a été bombardé hier soir. On annonce la prise en otage du chef d’état-major des armées turques, le général Hulusi Akar, par les militaires avant sa libération ce samedi. Le gouvernement ordonne de détruire les avions des putschistes alors que l’incertitude demeure sur l’endroit où se trouve Recep Tayyip Erdogan. Le président turc finit par s’exprimer via Facetime et appelle les Turcs à descendre dans la rue, un appel suivi par la population.

Dans la nuit, la situation semble revenir sous contrôle, des centaines et centaines de militaires auraient été arrêtés selon l'agence progouvernementale Anadolu. Près de 200 personnes seraient mortes dans des affrontements entre Istanbul et Ankara. Cinq généraux et 29 colonels ont été démis de leurs fonctions sur ordre du ministre de l'Intérieur Efkan Ala, a précisé l'agence.

Qui sont les putschistes ?

Difficile de savoir pour l’instant qui est derrière cette tentative de coup d’état. Selon le président turc et le ministre turc de la Justice, les coupables sont des partisans de Fethullah Gülen, ennemi juré du président turc et aujourd’hui exilé aux Etats-Unis. Il est à la tête d’une confrérie très puissante.
Ce dernier a pourtant condamné la tentative de coup d’État : « J'ai souffert de plusieurs coups d'État militaires au cours des 50 dernières années et trouve donc particulièrement insultant d'être accusé d'avoir un quelconque lien avec cette tentative. Je réfute catégoriquement ces accusations » a-t-il déclaré.

Réactions à l’international et dans le pays

Les réactions se sont multipliées à l’étranger. Barack Obama, le président américain, a appelé toutes les parties en Turquie à soutenir le gouvernement turc « démocratiquement élu. » Le secrétaire général de l’Onu a demandé un retour pacifique et rapide au pouvoir civil, un appel relayé aussi par l'Union européenne. La Russie a également fait part de sa préoccupation quant aux événements dans le pays.
Interrogé par nos confrères du programme italien, le vicaire apostolique d’Anatolie, Mgr Paolo Bizetti souligne la grande confusion de la situation politique dans le pays. Il note cependant que les nombreuses violences qui secouent la Turquie depuis plusieurs mois sont révélatrices des tensions qui traversent le pays. Mgr Bizetti s’inquiète aussi « d’une culture de la haine » à l’œuvre dans le pays, qui pourrait amener à une conflagration plus grande. L’unique chose à faire, plaide-t-il est de garder le calme devant les évènements pour comprendre les causes de ces troubles.

(SB avec agences) 








All the contents on this site are copyrighted ©.