Turquie : le président Erdogan décrète l’état d’urgence

(RV) Entretien - L’état d’urgence a été décrété en Turquie moins d’une semaine après le coup d’État manqué, dans la nuit du 15 au 16 juillet. Alors que les mises à pied et les arrestations dans l’administration et dans l’armée se poursuivent, la durée de cet état d’exception a pour l’instant été fixée à trois mois. Parmi les mesures prévues dans la Constitution, figure la restriction des libertés de manifester, de circuler mais aussi de publier dans la presse. Les pouvoirs de l’exécutif sont également étendus. La Constitution turque prévoit ainsi que le président puisse prendre des décrets ayant «force de loi».

Dorothée Schmid est chercheur, responsable du programme Turquie contemporaine de l’IFRI. Selon elle, cet état d’urgence permet au président Recep Tayyip Erdogan d’instaurer un cadre légal pour poursuivre la répression. Elle décrit une population fragmentée entre les pro-gouvernementaux, qui manifestent dans la rue depuis plusieurs jours leur soutien au président, et ceux qui sont au contraire opposés à sa présidence, mais qui se taisent par peur de représailles. Elle est interrogée par Gaëtan Plenet

(BH-GP)