2016-07-23 15:25:00

Méditation pour le 17ème Dimanche du Temps ordinaire


Le Père jésuite Antoine Kerhuel, Conseil général du Préposé général de la Compagnie de Jésus, nous introduit à la méditation avec les lectures du 17ème Dimanche du Temps ordianire : 

 

« Dans la prière, entrer dans une familiarité avec le Seigneur ». Cette formulation peut surprendre, mais elle peut résumer les textes que nous entendons dans la liturgie de ce dimanche. Une « prière de familiarité », qu’est-ce à dire ?

Dans la lecture tirée du livre de la Genèse, nous voyons Abraham poursuivre une négociation, plutôt serrée, avec le Seigneur. Les villes de Sodome et de Gomorrhe sont prises dans des conduites qui les mènent à la mort. Leurs habitants méritent-ils ce qui est présenté comme un châtiment, ou non ? Abraham, dont la vie n’est pas menacée, se met à plaider leur cause : « Vas-tu vraiment faire périr l’innocent avec le coupable ? Peut-être y a-t-il cinquante justes dans la ville. Vas-tu vraiment les faire périr ? » Et, alors que le Seigneur montre quelques signes qu’il peut se raviser, Abraham pousse son avantage dans la négociation : « Peut-être n’y aura-t-il que quarante-cinq justes ? que quarante ? que trente ? que vingt ? que dix ? » A chaque étape, le Seigneur confirme sa disponibilité à pardonner à toute la ville dans la mesure où des justes s’y trouvent présents : « je ne détruirai pas la ville ». Abraham ose faire appel à la miséricorde du Seigneur afin de sauver des personnes que lui-même, Abraham, ne connaît pas. Sa prière se fait pressante.

Le texte de l’Evangile de Luc que nous entendons ce dimanche nous invite, lui aussi, à prier sans relâche. Notre prière doit être insistante, comme celle d’une personne qui, à une heure incongrue, viendrait déranger un proche pour lui demander du pain afin de le rendre capable de pratiquer l’hospitalité : « un ami vient d’arriver à l’improviste, prête-moi trois pains pour que je puisse le recevoir comme je dois le faire ». Notre prière doit avoir cette intensité. Nous sommes invités à demander au Seigneur les moyens de répondre pleinement à notre vocation, et nous pouvons être assurés que le Seigneur nous donnera ces moyens. Jésus fait ainsi comprendre à ses disciples que leur prière doit être comme un « temps de familiarité » (pourrait-on dire) avec le Seigneur : ils demandent au Seigneur ce que le Seigneur leur a fait découvrir comme étant un besoin véritable et vital pour eux.

Mais Jésus fait précéder cet enseignement sur l’insistance dans la prière par un autre enseignement. Aux disciples qui lui demandent de leur apprendre à prier, Jésus donne les paroles du « Notre Père ». Dans cette prière du « Notre Père », nous disons à la fois notre désir que le Seigneur soit reconnu, loué et glorifié comme « Père », et nous reconnaissons que nous avons besoin d’être aidés, bien aidés, afin de pouvoir vivre à la hauteur de notre dignité d’enfants de ce même Père. Cette prière du « Notre Père » est directement enracinée dans l’Evangile et nous la récitons souvent. Comme Abraham, comme l’homme qui vient demander trois pains à son ami au milieu de la nuit, nous nous montrons pressants et insistants auprès du Seigneur dont nous savons que, comme tout Père, il nous donnera ce dont nous avons besoin.

Dans la deuxième lecture de ce dimanche, l’apôtre Paul rappelle aux Colossiens que, par le baptême, ils ont été mis au tombeau avec le Christ et qu’ils ont été ressuscités avec lui. Cette prière de familiarité avec le Seigneur, c’est peut-être la prière de tout homme, toute femme, tout enfant qui appelle à l’aide pour pouvoir entrer pleinement dans cette vie nouvelle reçue au baptême. Comme baptisés, et alors même que nous vivons dans un monde dont la complexité nous surprend parfois, nous sommes appelés à découvrir sans cesse ce que signifie avoir été « mis au tombeau avec le Christ » et être « ressuscité avec le Christ ».

Puisse une «prière de familiarité » avec le Seigneur grandir en nous, et transformer nos vies ! (JPB)








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