2016-07-25 13:51:00

Rome : l'église française de la Trinité des Monts change de tutelle


(RV) Entretien - C’est un des hauts lieux francophones de Rome et de la présence catholique française depuis des siècles dans la cité des papes : la Trinité-des-Monts, propriété des Pieux établissements de la France à Rome et à Lorette va changer de mains. Les Fraternités monastiques de Jérusalem quittent cet endroit dont ils avaient la charge depuis 2006 et laissent la place à partir du 1er septembre à la Communauté de l’Emmanuel. Le père Dominique Marie David, jusqu’alors responsable des prêtres et des séminaristes de la Communauté, en sera le recteur.

Dans le passé, la Société du Sacré Cœur de Jésus avait été en charge des lieux entre 1828 et 2006. L’ordre des Minimes y avait logé du 15e au 16e siècle. La structure actuelle comprend l’église de la Trinité-des-Monts, une des plus célèbres de Rome, un couvent, une maison d’accueil pour les pèlerins et les touristes et deux écoles.

L’accord officiel a été signé entre la France et le Saint-Siège ce lundi 25 juillet 2016 au Vatican. C'est Laurent Landete, modérateur de la Communauté de l'Emmanuel, qui l'a représentée. Il revient avec Xavier Sartre sur les raisons qui ont poussé l’Emmanuel à accepter cette charge.

Cette décision a été formalisée ce lundi matin lors d'une signature, le Saint-Siège étant représenté par le Secrétaire pour les Relations avec les États. Mgr Paul Richard Gallagher, et la France par son nouvel ambassadeur près le Saint-Siège, Philippe Zeller. Malgré le principe de séparation de l'Église et de l'État, les Pieux établissements de la France à Rome et à Lorette relèvent de la responsabilité directe de l'État français, et non pas de la conférence épiscopale.

Dans son intervention, Mgr Gallagher a salué «l’excellent esprit d’entente bilatérale qui existe entre le Saint-Siège et la France». «L’Accord que nous nous apprêtons à signer confirme aussi la sollicitude du Saint-Siège envers la présence, hautement qualifiée, de la France à Rome ainsi que son désir, partagé par le Gouvernement français, de continuer à assurer un usage des lieux situés sur le Pincio en faveur du rayonnement de la spiritualité chrétienne, de la culture et de la langue françaises.» 

Le prélat britannique a adressé ses encouragements à la Communauté de l'Emmanuel, précisant qu'elle «s’apprête à assumer ainsi une responsabilité au service d’un patrimoine culturel français et romain de grande importance et, en même temps, elle répond à un appel à contribuer d’une nouvelle manière à la mission évangélisatrice de l’Église. Le Saint-Siège exprime toute sa confiance en la Communauté, sûr qu’elle saura bien s’acquitter de cette mission, à la fois exigeante et passionnante», a précisé Mgr Gallagher.

L'ambassadeur de France, Philippe Zeller, a lui expliqué que «la Trinité-des-Monts, fleuron des Pieux Etablissements de la France à Rome et à Lorette, constitue, depuis le XVème siècle, un lieu de rayonnement unique de la présence spirituelle et culturelle française dans la Rome pontificale. Elle est ainsi un point de convergence et de proximité entre le Saint-Siège et la France, symbole de la qualité de relations que la conclusion de cet accord illustre une nouvelle fois.» Il a exprimé son «vif regret» de voir partir, «après seulement dix ans, les Fraternités monastiques de Jérusalem, qui doivent mettre fin à leur présence à la Trinité-des-Monts pour des raisons d’organisation interne», évoquant ses «sentiments partagés» entre «la tristesse de ce départ et l’espérance heureuse de l’arrivée de la Communauté de l’Emmanuel, qui a accepté de reprendre le flambeau».

«La Communauté de l’Emmanuel y apportera en outre son école de mission qui pourra trouver dans ce contexte un passionnant cadre d’application», a précisé Philippe Zeller. À l'occasion de cette nouvelle installation, cette école d'évangélisation et de mission ne sera plus anglophone, mais essentiellement francophone et italophone.

«En lui imprimant sa spiritualité et son dynamisme, la Communauté de l’Emmanuel apportera un souffle renouvelé au site exceptionnel de la Trinité-des-Monts, dans la continuité de son esprit, à l’image de la relation ancienne et forte existant entre la France et le Saint-Siège», s'est réjoui l'ambassadeur, qui a pris ses fonctions en juin.

Compte tenu de l'absence d'ambassadeur de France durant plus d'un an, cet Accord avait été préparé essentiellement, pour la partie française, par le chargé d'affaires par intérim, François-Xavier Tilliette, qui a assuré la continuité du lien diplomatique entre Paris et Rome entre 2015 et 2016.

Communiqué officiel :

Ce lundi matin, 25 juillet 2016, au Palais Apostolique du Vatican, a été signé entre le Saint-Siège et la République française, représentés respectivement par Mgr Paul Richard Gallagher, Secrétaire pour les Relations avec les États, et par Philippe Zeller, ambassadeur de France près le Saint-Siège, un avenant aux conventions diplomatiques des 14 mai et 8 septembre 1828, ainsi qu’aux Avenants des 4 mai 1974, 21 janvier 1999 et 12 juillet 2005, relatifs à l’église et au couvent de la Trinité-des-Monts.

Ont assisté à l’acte solennel :

- pour le Saint-Siège : Mgr Antoine Camilleri, Sous-Secrétaire pour les Relations avec les États; Mgr Joseph Murphy, Mgr Fabrice Rivet, Mgr Waldemar Sommertag et le père Jean Landousies, C.M., officiels de la Secrétairerie d’État;

- pour la République française : M. François-Xavier Tilliette, Ministre-Conseiller de l’Ambassade de France près le Saint-Siège; P. Bernard Ardura, O.Praem., Administrateur des Pieux Établissements de la France à Rome et à Lorette; M. Laurent Landete, Modérateur Général de la Communauté de l’Emmanuel; M. Pierre-François Graffin, de la Communauté de l’Emmanuel, et le père Dominique-Marie David, de la Communauté de l’Emmanuel.

Rappelant le caractère français du domaine de la Trinité-des-Monts, l’Accord international exprime de la reconnaissance pour l’œuvre accomplie par l’Ordre des Minimes du XVe au XVIIIe siècle, par la Société du Sacré-Cœur de Jésus du XIXe siècle à 2006, et par la Fraternité monastique des Frères de Jérusalem et la Fraternité monastique des Sœurs de Jérusalem de 2006 à aujourd’hui.

Prenant acte de l’impossibilité pour lesdites Fraternités monastiques de poursuivre cette mission, l’église et le couvent de la Trinité-des-Monts sont confiés, à partir du 1er septembre 2016, à la Communauté de l’Emmanuel, association publique internationale de fidèles de droit pontifical, fondée en France en 1972.

Texte du document officiel :

AVENANT

aux conventions diplomatiques des 14 mai et 8 septembre 1828 ainsi qu’aux avenants des 4 mai 1974, 21 janvier 1999 et 12 juillet 2005 entre le Saint-Siège et la République française, relatifs à l’église et au couvent de la Trinité-des-Monts

Sa Sainteté le Pape François et le Président de la République française,

Vu la convention diplomatique du 14 mai 1828 et la convention diplomatique supplémentaire du 8 septembre 1828, ensemble les avenants du 4 mai 1974, du 21 janvier 1999 et du 12 juillet 2005, entre le Saint-Siège et la France relatifs à l’église et au couvent de la Trinité-des-Monts ;

Souhaitant rappeler l’attachement du Saint-Siège et de la République française au caractère français du domaine de la Trinité-des-Monts et à son expression séculaire ;

Saluant l’exceptionnel rayonnement des religieux français de l’Ordre des Minimes, du XVe au XVIIIe siècle, de la Société du Sacré-Cœur de Jésus, du XIXe siècle à 2006, de la Fraternité monastique des Frères de Jérusalem et de la Fraternité monastique des Sœurs de Jérusalem de 2006 à la période actuelle, occupants successifs du domaine au titre de leur mission;

Désireux que le domaine de la Trinité-des-Monts continue à contribuer au rayonnement de la spiritualité chrétienne, de la culture et de la langue françaises, en particulier par l’accueil des pèlerins et du public, par la mise en valeur de ses richesses artistiques et par l’enseignement ;

Considérant que la Fraternité monastique des Frères de Jérusalem et la Fraternité monastique des Sœurs de Jérusalem, dont l’œuvre accomplie avec compétence et dévouement depuis 10 ans doit être saluée, ont indiqué, en application du 5° de la convention diplomatique du 14 mai 1828, ne plus être en mesure d’assurer à l’avenir leur présence et leurs engagements à la Trinité-des-Monts ;

Vu les statuts de la Communauté de l’Emmanuel, association publique internationale de fidèles, dotée de la personnalité juridique, tels qu’approuvés par le Saint-Siège, selon un décret du Conseil pontifical pour les Laïcs, donné au Vatican le 20 juin 2009,

Ont chargé respectivement S.E. Mgr Paul Richard Gallagher, Secrétaire pour les Relations avec les États, et M. Philippe Zeller, Ambassadeur de France près le Saint-Siège, de conclure un avenant aux conventions diplomatiques des 14 mai et 8 septembre 1828 et aux avenants des 4 mai 1974, 21 janvier 1999 et 12 juillet 2005, relatifs à l’église et au couvent de la Trinité-des-Monts, à Rome. Les deux représentants sont convenus de ce qui suit :

ARTICLE 1er

L’église et le couvent de la Trinité-des-Monts, à Rome, les bâtiments et les jardins qui en dépendent, ainsi que toutes les œuvres d’art qui s’y trouvent, sont mis à disposition, à compter du 1er septembre 2016, de la Communauté de l’Emmanuel, en application de la convention diplomatique susvisée du 14 mai 1828 et en particulier de son Article 5.

ARTICLE 2

La Communauté de l’Emmanuel est substituée, avec son accord, à la Fraternité monastique des Frères de Jérusalem et à la Fraternité monastique des Sœurs de Jérusalem pour la jouissance aux mêmes titres et conditions desdits biens, conformément aux stipulations des conventions susvisées et de leurs avenants. Une convention sera conclue entre les Pieux Établissements de la France à Rome et à Lorette, et la Communauté de l’Emmanuel pour la mise en œuvre du présent avenant, le Saint-Siège en étant informé.

ARTICLE 3

1. Dans le but d’assurer l’unité du domaine et de faciliter le fonctionnement de la « Maison d’accueil de la Trinité-des-Monts » et de l’« Institut du Sacré-Cœur », l’Associazione « Trinità dei Monti », association créée conformément à la loi italienne, est présidée par un membre de la Communauté de l’Emmanuel et a pour Vice-Président – Trésorier un membre des Pieux Établissements de la France à Rome et à Lorette. Le Conseil d’administration de cette Association est, en outre, composé de l’Ambassadeur de France près le Saint-Siège, d’un représentant du Saint-Siège, de deux autres représentants de la Communauté de l’Emmanuel (dont le Recteur de l’église de la Trinité-des-Monts) et de trois autres représentants des Pieux Établissements (le Président de la députation administrative, l’Administrateur et un membre de la Congrégation générale). Il se réunit au moins deux fois par an et se prononce, en particulier, sur les questions de gestion de la Maison d’accueil et de l’Institut du Sacré-Cœur.

2. Les alinéas 2 et 3 de l’article 2 de l’avenant du 21 janvier 1999 susvisé sont supprimés.

ARTICLE 4

Cet avenant est conclu pour une durée de 10 ans. Il est renouvelable, par tacite reconduction, pour de nouvelles périodes de dix années. Il peut être dénoncé à tout moment par l’une des deux parties avec un préavis d’un an.

Chacune des parties notifie à l’autre, par la voie diplomatique, l’accomplissement des procédures requises, en ce qui la concerne, pour l’entrée en vigueur du présent avenant, qui prend effet à la date de réception de la seconde notification.

En foi de quoi, les signataires, dûment habilités à cet effet, ont signé cet avenant, fait en double exemplaire, tous deux en langue française, chacun faisant également foi.

 Fait à Rome, le 25 juillet 2016»

Discours de Mgr Paul Richard Gallagher, Secrétaire pour les Relations avec les États :

«Monsieur l’Ambassadeur,

C’est un plaisir de vous accueillir, Excellence, au sein de cette Secrétairerie d’État, avec vos collaborateurs et vos hôtes, à l’occasion de la signature du nouvel Avenant aux Conventions de 1828 concernant l’église et le couvent de la Trinité-des-Monts.

L’acte de ce jour est le fruit de plusieurs mois d’une collaboration intense entre la Secrétairerie d’État, l’Ambassade de France près le Saint-Siège et les Autorités françaises, qui a montré une fois de plus, l’excellent esprit d’entente bilatérale qui existe entre le Saint-Siège et la France. L’Accord que nous nous apprêtons à signer confirme aussi la sollicitude du Saint-Siège envers la présence, hautement qualifiée, de la France à Rome ainsi que son désir, partagé par le Gouvernement français, de continuer à assurer un usage des lieux situés sur le Pincio en faveur du rayonnement de la spiritualité chrétienne, de la culture et de la langue françaises.

« Non est in tota laetior urbe locus », « Il n’est pas dans tout Rome d’endroit plus plaisant ». Telle est la devise que l’on peut lire sur la porte de la bibliothèque de la Trinité-des-Monts. Il me plaît à penser que cette maxime s’inspire non seulement de la beauté exceptionnelle du lieu et des satisfactions tirées des activités culturelles qui y sont régulièrement offertes, mais qu’elle s’inspire aussi – et surtout – de cette joie intérieure que suscitent la quête de Dieu et la recherche d’une vie spirituelle authentique.

Depuis plus de cinq siècles, le domaine de la Trinité-des-Monts est demeuré un haut lieu de la culture française, un centre prestigieux d’éducation des jeunes et un foyer important de rayonnement spirituel, au cœur de cette ville qui fut rendue sainte par le sang des martyrs et le témoignage de tant de saints au cours des siècles. Dans ce contexte, j’aimerais mentionner également les différentes communautés qui y ont vécu et œuvré de façon assidue et généreuse : les religieux de l’Ordre des Minimes, qui furent introduits par volonté du roi Charles VIII en signe de reconnaissance pour l’assistance spirituelle apportée à son père Louis XI par leur fondateur Saint François de Paule, les religieuses de la Société du Sacré-Cœur de Jésus, congrégation fondée par Sainte Madeleine-Sophie Barat, et plus récemment, la Fraternité monastique des Frères de Jérusalem et la Fraternité monastique des Sœurs de Jérusalem. 

Aujourd’hui, nous tournons ensemble une nouvelle page dans l’histoire de la Trinité-des-Monts. Au nom du Saint-Père, qui m’a chargé de signer cet Accord international, je voudrais remercier très chaleureusement les Fraternités monastiques de Jérusalem pour tout ce qu’elles ont accompli pour le développement des activités religieuses, éducatives et culturelles de la Trinité-des-Monts pendant leurs années de présence. En même temps, je souhaite adresser mes meilleurs vœux à la Communauté de l’Emmanuel, à qui seront confiés l’église et le couvent de la Trinité-des-Monts. La Communauté s’apprête à assumer ainsi une responsabilité au service d’un patrimoine culturel français et romain de grande importance et, en même temps, elle répond à un appel à contribuer d’une nouvelle manière à la mission évangélisatrice de l’Église. Le Saint-Siège exprime toute sa confiance en la Communauté, sûr qu’elle saura bien s’acquitter de cette mission, à la fois exigeante et passionnante.

Excellence, alors que vous venez de prendre vos fonctions en tant qu’Ambassadeur de France près le Saint-Siège, qu’il me soit permis de vous renouveler mes souhaits les meilleurs, pour vous-même et pour le peuple français, dont la culture, façonnée notamment par la foi et les valeurs chrétiennes, continue à rayonner partout dans le monde, et ici à Rome, d’une manière bien particulière.»

Discours de Philippe Zeller, ambassadeur de France près le Saint-Siège :

«Excellence,

C’est un honneur et un plaisir particuliers pour moi de signer, au nom de la République française, un mois à peine après la présentation de mes lettres de créance, un accord bilatéral avec le Saint-Siège. La signature de ce nouvel avenant aux Conventions des 14 mai et 8 septembre 1828 est en effet un moment rare et solennel auquel nous allons procéder en vertu des pouvoirs qui nous ont été respectivement conférés par Sa Sainteté le Pape François et par Monsieur le Président de la République française.

Je tiens tout d’abord à vous exprimer ma plus sincère reconnaissance pour votre accueil au sein du palais apostolique, pour votre bienveillance et pour la part que vous avez prise afin de préparer et de faciliter la négociation et la conclusion de cet accord. Je vous prie de bien vouloir transmettre l’expression de ma gratitude à Son Eminence le Cardinal Secrétaire d’État qui a suivi personnellement cette affaire. Mes remerciements s’étendent aussi à tous les membres de la Secrétairerie d’État qui ont travaillé sur ce dossier, en particulier à Mgr Joseph Murphy, correspondant de la France dans la section que vous dirigez, dont la disponibilité et l’efficacité ont été déterminantes.

La Trinité-des-Monts, fleuron des Pieux Etablissements de la France à Rome et à Lorette, constitue, depuis le XVème siècle, un lieu de rayonnement unique de la présence spirituelle et culturelle française dans la Rome pontificale. Elle est ainsi un point de convergence et de proximité entre le Saint-Siège et la France, symbole de la qualité de relations que la conclusion de cet accord illustre une nouvelle fois. On oublie parfois qu’elle fut longtemps l’un des centres de recherche et d’éducation les plus éminents de la capitale pontificale

Au départ, c’est la rencontre d’un Roi de France, Louis XI, avec un grand saint, François de Paule, pauvre parmi les pauvres, qui a voulu appeler l’ordre qu’il a créé celui des Frères minimes, pour qu’ils soient encore plus humbles que les Frères mineurs de Saint François d’Assise. En 1494, en signe de reconnaissance, Charles VIII, fils de Louis XI, achète en faveur des Minimes français ce terrain où sont édifiés l’église, phare spirituel sur la colline du Pincio, et le couvent de la Trinité-des-Monts. Certains Minimes seront, aux XVIIème et XVIIIème siècles, des scientifiques et des mathématiciens de premier plan. « Science, Art et Foi » pourrait être leur devise, comme le symbolise la bibliothèque qu’ils ont construite sur l’église elle-même, au droit du chœur. Abritant alors les ouvrages les plus érudits de l’époque, son plafond est orné d’une rayonnante représentation peinte de la gloire du saint fondateur.

En 1828, le domaine est confié, par les Conventions de 1828, celles que nous allons amender, à la Société des Dames du Sacré Cœur, qui y créée une école, ajoutant la fonction éducative à l’activité du domaine, dans l’esprit de Sainte Madeleine Sophie Barat, fondatrice de l’ordre. En dépit du départ des Sœurs, cet esprit guide jusqu’à aujourd’hui les responsables de l’école qui, outre l’excellence de l’enseignement, veillent à développer chez les élèves la créativité et l’attention aux autres.

Au début de ce siècle, les religieuses du Sacré Cœur, faute de pouvoir assurer la relève, ont décidé de quitter la Trinité-des-Monts, où elles avaient aussi créé un Centre d’accueil des pèlerins. Prenant la relève en 2006, les Fraternités monastiques des Frères et des Sœurs de Jérusalem sont chargées du domaine, où tout en appliquant leur charisme de communautés monastiques dans la ville, selon leur devise « ora et labora », elles assument, avec un remarquable succès, la gestion de l’école et de la maison d’accueil. C’est donc avec un vif regret que nous voyons partir à leur tour, après seulement dix ans, les Fraternités monastiques de Jérusalem, qui doivent mettre fin à leur présence à la Trinité-des-Monts pour des raisons d’organisation interne.

Nos sentiments sont donc aujourd’hui partagés entre la tristesse de ce départ et l’espérance heureuse de l’arrivée de la Communauté de l’Emmanuel, qui a accepté de reprendre le flambeau, en répondant positivement à la proposition que lui ont faite les Pieux Etablissements. A partir de septembre prochain, elle assurera en particulier la gestion de l’école du Sacré Cœur et de la maison d’accueil des pèlerins. La Communauté de l’Emmanuel, association publique internationale de fidèles de droit pontifical, fondée en France en 1972, compte environ 10.000 membres dans une soixantaine de pays répartis sur les cinq continents. Elle regroupe des laïcs, des hommes et des femmes consacrés ainsi que des prêtres. La communauté apportera à la Trinité-des-Monts son charisme propre qui va s’inscrire dans la continuité de l’histoire de la Trinité-des-Monts et dans la fidélité à son héritage.

Ce domaine est en effet un ensemble complexe et singulier, dont la variété doit être respectée et l’unité préservée. Il n’est pas fréquent de trouver sur un site unique et cohérent une église, un couvent, deux écoles, une maison d’accueil des pèlerins et une association organisant des visites de Rome dans une optique religieuse. Ces différentes entités constituent une belle illustration des différentes vocations des Pieux Etablissements, pastorale, culturelle, sociale, sans oublier sa mission historique et fondatrice d’accueil des pèlerins français se rendant sur les pas des apôtres. La Communauté de l’Emmanuel y apportera en outre son école de mission qui pourra trouver dans ce contexte un passionnant cadre d’application. Souhaitons tous nos vœux d’installation et de succès à la Communauté de l’Emmanuel, dont nous savons qu’elle saura parfaitement répondre à l’ampleur de la tâche.

Excellence,

Avec le Père Ardura, Administrateur des Pieux Etablissements, je me réjouis de cette nouvelle étape. En lui imprimant sa spiritualité et son dynamisme, la Communauté de l’Emmanuel apportera un souffle renouvelé au site exceptionnel de la Trinité-des-Monts, dans la continuité de son esprit, à l’image de la relation ancienne et forte existant entre la France et le Saint-Siège dont la signature à laquelle nous allons procéder constituera un nouveau témoignage.»

(CV-Communiqué)








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