Indonésie : Sant'Egidio demande un moratoire sur la peine de mort

(RV) En Indonésie, après l’annonce d’une nouvelle vague d’exécutions, qui pourrait être la troisième depuis l’arrivée au pouvoir du président Jokowi, la Communauté Sant’Egidio, fortement mobilisée sur la question, a demandé un moratoire sur la peine de mort pendant cette Année de la Miséricorde.

La liste des condamnés n’est pas confirmée, mais il s’agirait de 14 personnes, principalement des étrangers, accusés de trafic de stupéfiants. Les exécutions pourraient avoir lieu en fin de semaine.

La conférence de presse organisée par Sant’Egidio ce mercredi 27 juillet a réuni plusieurs membres de la société civile indonésienne, selon le site d'information "Vatican Insider". Plusieurs religions, dont des catholiques et des musulmans, sont investies côte-à-côte dans des organisations comme HATI (acronyme signifiant «cœur» en indonésien), ou "Alliance for the rejection of the death penalty" (Alliance pour le rejet de la peine de mort). Ces regroupements amplifient la voix des anti-peine de mort et appellent le Gouvernement à considérer leurs positions.

L’objectif n’est pas seulement de protéger les droits de l’Homme et le caractère sacré de la vie ; il s’agit aussi d’éviter les erreurs judiciaires, car la peine de mort n’a pas selon eux un effet dissuasif sur la criminalité.

Parallèlement à l’initiative de Sant’Egidio, l’Église locale est très impliquée. Mgr Ignatius Suharyo, archevêque de Jakarta, a publié une lettre réaffirmant la position de l’Église en faveur de la vie et demandant de prier pour les condamnés. Cela rejoint les appels souvent réitérés du Pape François contre la peine de mort. De même, la Conférence des évêques d'Indonésie a pris la parole en ce sens.

Résolument engagée, la Communauté Sant’Egidio mène cette campagne de sensibilisation dans la capitale et dans tout le pays, diffusant le message "No justice without life" ("pas de justice sans vie), via les différentes communautés existantes.

(CV-HDV)