2016-08-08 18:17:00

L'empereur du Japon prépare son peuple à une abdication


(RV) L'empereur Akikito, au pouvoir depuis 1989 au Japon, s'est adressé à la nation japonaise dans un discours diffusé à la télévision. Il n'a pas formellement annoncé son abdication, mais il a laissé entendre qu'il envisageait de se retirer au profit du prince héritier, le prince Naruhito, âgé de 53 ans.

L'empereur âgé de 82 ans a rencontré ces dernières années de nombreuses difficultés de santé liées à son grand âge, et semble vouloir épargner à son fils les difficultés posées par un chef d'État en fin de vie. Son propre père, Hirohito, était décédé en 1989 à près de 88 ans, Akihito ayant alors rempli les fonctions de prince héritier depuis 1952. Compte tenu de la sacralité qui entoure la famille impériale, malgré la libéralisation du système politique prévue dans la Constitution de 1947 rédigée sous pression américaine, les périodes de transition relèvent encore d'un protocole très complexe, régi par le shintoïsme.

Certains médias évoquent la possibilité d'une régence du prince Naruhito. Ce ne serait pas une première dans l'histoire japonaise : de 1921 à 1926, le tout jeune prince Hirohito avait exercé la régence de son père, l'empereur Yashihito, avant d'accéder lui-même au trône. Mais cette fois le scénario envisagé par l'empereur actuel semble bien, à demi-mot, celui d'une abdication formelle, peut-être vers 2018.

Cette évolution nécessiterait une révision constitutionnelle, L'actuel gouvernement japonais y semble réticent, même si le Premier ministre nationaliste Shinzo Abe a déclaré avoir pris «au sérieux» cette intervention de l'empereur.

L'empereur du Japon, qui avait rencontré saint Jean-Paul II à Castel Gandolfo en septembre 1993, est souvent considéré comme proche du monde catholique. Il eut notamment comme précepteur dans les années 1950 le père Stephen Fumio Hamao, qui devint ensuite évêque de Yokohama puis président du Conseil pontifical pour les migrants, et fut créé cardinal en 2003. Son épouse l'impératrice Michiko compte aussi de nombreux chrétiens dans son entourage et sa famille, ce qui fut d'ailleurs un sujet de controverse lors de leur mariage, mal perçu par une partie des élites japonaises.

Les catholiques au Japon sont environ 500 000, soit moins de 0,5% de la population.

(CV)

 








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