2016-08-10 07:11:00

Les Philippins désemparés face à la politique de Rodrigo Duterte


(RV) Entretien –Rodrigo Duterte, n’a pas abandonné son franc parler. Après s’être fait connaitre au niveau international pendant la campagne électorale par des saillies verbales souvent insultantes, le président des Philippines ne s’est pas assagi en endossant ses nouveaux habits. Il assure ainsi n’avoir « rien à faire des droits de l’Homme ». Parlant de la campagne « Tirer pour tuer » qui permet aux forces de l’ordre d’abattre les trafiquants de drogue sans autre forme de procès, il entend bien maintenir son ordre. Selon la presse philippine, depuis l’investiture de Rodrigo Duterte fin juin, plus de sept cents personnes auraient ainsi été tuées par les policiers et les vigilentes, ces milices populaires qui patrouillent pour faire régner l’ordre dans certains quartiers.

Selon la police, plus de 500 000 personnes, consommateurs ou trafiquants, se sont rendues aux autorités locales ces dernières semaines. La politique de fermeté qu’entend suivre le président, à l’image de ce qu’il faisait quand il était maire de la ville de Davao, dans le sud de l’archipel, semble porter ses fruits mais au prix d’un renoncement à l’État de droit et au respect de la loi. Ses méthodes, ses déclarations et le ton que le président affiche, déconcertent la plupart des Philippins et laissent désemparés ses opposants et l’Église catholique.

Personne ne semble savoir que dire et que faire pour que justice soit rendue dans les règles. C’est le sentiment que le père Bernard Holzer, assomptionniste vivant aux Philippines depuis dix ans, confie à Xavier Sartre :








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