2016-08-25 17:03:00

La Colombie met un terme à 50 ans de guerre civile


(RV) Entretien - C’est une annonce historique, la Colombie et les FARC ont signé la nuit dernière, le 24 août 2016, un accord de paix définitif qui met fin à plus de 50 ans de guerre. «Aujourd'hui, la guerre a pris fin», a déclaré le chef de l'État Juan Manuel Santos mercredi soir à Bogota. Le conflit armé a fait 260 000 morts, 47 000 disparus et près de 7 millions de déplacés.

Après quatre ans de négociations difficiles à La Havane, le texte entérine le cessez-le-feu conclu le 23 juin dernier et stipule le désarmement complet des 8000 combattants FARC dans les 180 jours qui viennent.

Mais le texte ne satisfait pas toute les parties. La droite dure colombienne dénonce un accord trop laxiste avec les FARC, dont les chefs ne seront pas poursuivis en justice. Une impunité dénoncée par l'ancien président colombien lui-même. Alvaro Uribe a appelé les citoyens voter non à l'accord de paix.

Les millions de Colombiens, qui n'ont jamais connu la paix dans leur pays, auront le dernier mot sur l’entrée en vigueur de cet accord lors du référendum du 2 octobre prochain. 13% de "oui" dans le corps électoral suffiront à valider l’accord, soit 4,4 millions, à condition que le "non" recueille un score plus faible. La question exacte qui sera posée le 2 octobre n'est pas encore connue, ni la date de la signature officielle de l'accord par le président Santos et le leader suprême des Farc, Timoleon Jiménez alias "Timochenko", selon qui «l'incertitude a pris fin».

Un plébiscite pas si évident. Un accord signé mais pas prêt d’être appliqué ?

Daniel Pécaut, directeur d'études à l'École des hautes études en sciences sociales, spécialiste de la Colombie, répond à Blandine Hugonnet.

L'espérance des évêques

Ce jeudi, la conférence épiscopale se félicite de cet accord : «Accueillons avec espérance l’opportunité qui s’ouvre à nous de mettre un terme au conflit». Les évêques soulignent qu’il va falloir expliquer l’accord à la population «afin que tous puissent en comprendre la portée et se préparer en conscience au vote». Ils exhortent les politiques, les ONG et la société à promouvoir un climat de dialogue et de respect, animé toujours par le désir de construire la paix en faveur du bien du pays. Ils appellent les citoyens à s’informer pour voter de manière responsable. Eux, vont intensifier leur prière pour la paix.

(CV-BH)

 

 








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