2016-08-27 14:00:00

Deuil national en Italie en hommage aux victimes du séisme


(RV) 72 heures après le séisme qui a fait plus de 290 morts dans le centre de l'Italie, les premières obsèques ont eu lieu ce samedi matin dans une salle polyvalente à Ascoli Piceno, en présence des plus hautes autorités de l'État. Un deuil national a été décrété ce samedi. Tous les drapeaux ont été mis en berne sur les édifices publics.

Le dernier deuil national en Italie remontait au naufrage de Lampedusa en octobre 2013, qui avait coûté la vie à 366 migrants.

Ces obsèques nationales de ce matin concernaient 35 victimes d'Arquata del Tronto, dans les Marches. Elles ont été présidées par Mgr Giovanni d'Ercole, évêque d'Ascoli Picena, lui-même très ému lorsqu'il a étreint les proches des victimes. Le président de la République, Sergio Mattarella, et le président du Conseil, Matteo Renzi, ont assisté à la cérémonie, aux côtés des élus locaux.

Pendant ce temps, le travail des équipes de secours dans les zones du Centre de l’Italie frappées par le séisme se poursuit. En 48 heures, 238 personnes ont été extraites vivantes des ruines, mais après trois jours, l'espoir de retrouver des survivants est désormais quasi nul. Le bilan toujours provisoire est très lourd : la Protection civile dénombrait samedi matin au moins 290 morts et près de 400 blessés.

Les décès se concentrent sur trois communes. La plus durement touchée est Amatrice, avec plus de 200 morts. Suivent Arquata, avec une cinquantaine de victimes, et Accumoli, qui en compte 11. Les services de secours agissent dans des conditions difficiles, en raison de la fragilité des édifices. Ce vendredi matin, à 6h28, une nouvelle secousse de 4,8 sur l’échelle de Richter a fait s’écrouler certains murs à Amatrice, heureusement sans faire de blessés parmi les pompiers et secouristes.

Environ 2500 personnes ont perdu leur logement. Certaines sont actuellement hébergées dans des tentes, d’autres ont pu être accueillies par des proches dont les maisons ont résisté au séisme.

Enquête sur les respect des normes anti-sismiques

Le parquet de Rieti a ouvert une enquête sur d’éventuelles responsabilités dans l’effondrement de certains bâtiments. L’école d’Amatrice (heureusement vide) et le campanile d’Accumoli se sont effondrés alors que des travaux récents y avaient été effectués. Inversement, aucun bâtiment ne s’est effondré à Norcia, ville pourtant toute proche de l’épicentre. Le patrimoine culturel a été particulièrement frappé : les dégâts concerneraient 293 biens culturels.

On craint maintenant des pillages : un premier cambrioleur, originaire de Naples, a été arrêté jeudi alors qu’il tentait de s’introduire dans une maison.

Le président de la région Latium, Nicola Zingaretti, a appelé au don du sang et à des dons en argent, plus qu’en biens de première nécessité. Cinquante millions d’euros ont été libérés par le Conseil des ministres, qui a décrété l’état d’urgence, et le gel des taxes dans les zones frappées par le séisme.

En visite sur les lieux du séisme, le président de la République Sergio Mattarella a été invité par les habitants à être «le président de la reconstruction record». Après le séisme de L'Aquila en 2009, l'État italien avait été critiqué pour ses inerties dans la reconstruction, une blessure accrue par les provocations du chef du gouvernement de l'époque, Silvio Berlusconi, qui semblait amusé de voir la population locale «faire du camping».

Condoléances de patriarches orthodoxes

Ce vendredi, le Patriarche œcuménique de Constantinople a exprimé ses condoléances et sa proximité au peuple italien éprouvé par le séisme dans une lettre envoyé à l’ambassadeur italien à Ankara.

«Ce sont des temps difficiles pour votre peuple et votre pays, je voudrais que vous sachiez que vous avez notre soutien, et que nous partageons votre peine». Le catholicos Ilia II, patriarche orthodoxe de Géorgie, a également adressé un message de condoléance au Pape François, qui se rendra dans le pays fin septembre.

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(CV)

 

 

 








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