2016-09-02 12:09:00

La difficile alya des juifs de France


(RV) Entretien - Le 19 mars 2012, Mohammed Merah abat un rabbin et ses deux enfants, ainsi qu’une autre fillette dans l’école juive Otzar Hatorah à Toulouse, dans le sud-ouest de la France. Depuis cet attentat, qui fit basculer l'hexagone dans le terrorisme, de très nombreux juifs français partent faire leur «alya» en Israël. En hébreu, «alya» signifie la «montée» vers la terre sainte. En 2015, 7 829 Français ont immigré dans l’Etat hébreu, contre 1 919 trois ans plus tôt. Près de 6 000 pourraient encore sauter le pas cette année. 

Face à la hausse des actes antisémites dans l’Hexagone et parce que cela renforce sa politique sioniste, les autorités israéliennes continuent à inciter les juifs français, première communauté juive d’Europe et troisième au monde, à quitter la France pour rejoindre Israël. Mais sur place, leur intégration est plus difficile que prévu et certains décident, plus ou moins rapidement, de retourner en France. Entre 15 et 30 % chaque année. 

Le retour, c’est la «Yerida» en hébreu. Un sujet tabou pour l’Etat d’Israël et pour les juifs français eux-mêmes, dont nous parlons avec Frédérique Schillohistorienne spécialiste d’Israël et des relations internationales. Selon elle, ces retours en France n'ont rien d’étonnant. Certains migrants n'étaient pas assez préparés selon elle, et ils avaient tendance à idéaliser la Terre sainte. Selon elle, l’intégration est aussi un défi majeur pour ces juifs français, qui jamais ne parviennent à réellement couper les liens avec leur pays d’origine.

Interrogée par Gaëtan Plenet, Frédérique Schillo est l'auteur de Politique française à l’égard d’Israël et de La Guerre du Kippour n’aura pas lieu, paru chez André Versaille Editeur.

(MD-GP)








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