2016-09-03 07:17:00

Entretien avec l'unique nièce de Mère Teresa


(RV) Entretien - La Canonisation de Mère Teresa dimanche 4 septembre est un évènement qui réjouit les fidèles du monde entier. Agi Bojaxhiu vit de façon très particulière la canonisation de Mère Teresa. Elle est l’unique nièce de la religieuse. Fille du frère de Mère Teresa, âgée de 70 ans, elle vit en Sicile depuis sa jeunesse. Elle raconte pour Radio Vatican, les souvenirs qu’elle a de sa tante dans la vie de famille.

Voici la traduction française de cet entretien réalisé par notre confrère de la Rédaction Italienne, Alessandro Gisotti:

Agi Bojaxhiu – Mère Teresa faisait beaucoup, mais pas de façon démonstrative. Elle était très réservée dans tout ce qu’elle faisait. Tout était spontané et naturel, même pour les choses les plus fastidieuses. Je l’ai vue laver les draps, alors qu’elle avait déjà un certain âge, restée penchée sur les gens pendant longtemps, notamment pour soigner ceux qui avaient de terribles maladies ... Ce que faisait Mère Teresa était tellement extraordinaire, de voir comment elle touchait les plaies, comment elle aidait les personnes et comment elle a organisé tout ça avec ses sœurs qui ont continué son travail, son œuvre… et ça, ça me rend toujours très heureuse, d’un certain point de vue, d’être si simple.

Radio Vatican - C’était vraiment aussi simple dans les rencontres familiales ?

AB - Oui absolument, elle était très affectueuse. C’était une personne dont il émanait de le sens de la paix. Moi, avec Mère Teresa, toutes les fois que nous avons parlé, seules, j’ai réussi à lui parler comme je n’ai jamais réussi à le faire avec d’autres. Et puis elle me donnait cette sérénité : ses yeux regardent vraiment en toi. Si tu regardais dans les yeux de Mère Teresa, tu sentais qu’elle voyait en toi, dans ton cœur. Et puis, à la maison elle était très attentive. Par exemple, son Ordre est très sévère, et elle, elle adorait le chocolat, pourtant elle n'en mangeait pas parce que c'était un aliment de luxe; et elle disait: «comme la plus grande partie des personnes que je connais, avec lesquelles je suis, n’a pas d’argent pour acheter du chocolat, je n’en mange pas moi non plus». Voilà des petites choses de ce genre. Le grand luxe c’était un bonbon de temps en temps, parce qu’elles recevaient des dons en continuation, des bonbons, des chocolats, qu'elle distribuait à tous, et n’en gardait pas pour elle. De tous les cadeaux qu’elle a eus dans sa vie, elle a toujours tout donné aux autres. Elle m’a offert une mandoline, que lui avaient donnée des Italo-Américains aux Etats-Unis. Elle était comme ça, elle était spéciale et en même temps normale, dans le sens où elle ne te mettait pas mal à l’aise, comme on peut l’être avec certaines personnalités du monde, avec qui tu te sens un peu inconfortable.

RV - Elle était simplement extraordinaire ?

AB – Oui, c’est le mot juste. Simplement extraordinaire. Elle mettait tout le monde à son aise, elle était disponible pour tous, elle savait toujours dire le mot juste au bon moment. Avec nous aussi, je répète, c’était ma tante et pourtant, ce n’était pas une tante classique. Elle était tante et Mère Teresa, un mélange qu’on ne peut pas définir. C’était une personnalité particulière. On ne peut pas dire que c’était une tante normale !

RV – Tous ceux qui l’ont connu et aussi ceux qui l’ont vu, ne serait-ce qu’une fois, restent toujours marqués par la façon dont Mère Teresa priait. Vous vous en souvenez ?

AB – Elle me disait toujours de prier : la famille doit prier ensemble. Nous avons réussi quelques fois, pas toujours, mais elle y tenait beaucoup. Elle tenait beaucoup à la famille. Il y a une chose qu’elle me disait toujours : «la famille vient avant tout, ta famille, c’est-à-dire tes fils, ton mari, s’occuper de la maison, de ton mari, de tes fils, les suivre, savoir ce qu’ils font ou ne font pas. Et puis, quand tu as du temps en plus, alors donne le aux autres». Elle considérait la famille comme la chose la plus importante.

RV - Au-delà du sourire, il y avait aussi une sympathie, une gaieté et parfois aussi une ironie merveilleuse avec laquelle elle répondait…

AB – Oui, c’est vrai ! Mère Teresa, beaucoup pensent qu’elle était toujours comme ça, avec son air solennel, pensif… et pourtant, elle riait, elle faisait aussi des plaisanteries, je ne dis pas sarcastiques, mais ironiques oui. Elle avait le sens de l’humour, et je dois le dire, ce n’était pas une grenouille de bénitier !

RV – C’est aussi son sens de la féminité non ?

AB - Oui en effet, par exemple, quand elle était jeune, quand elle était encore en Albanie, elle apprenait à faire du piano. Elle aimait beaucoup jouer du piano, faire des excursions qu’elle organisait avec ses camarades d'école. Elle a toujours été une bonne organisatrice, depuis petite. C’est ce que disait aussi mon père.

(JCP-BH)








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