Audience générale : Jésus est «l'instrument concret de la miséricorde de Dieu»

(RV) Attention aux fausses images que nous nous nous faisons de Dieu, et qui peuvent nous empêcher de vivre sa présence : c’est l’exhortation du Pape François, lors de l’audience générale qu’il a tenue ce mercredi matin, 7 septembre 2016, sur la Place Saint-Pierre.

François a développé sa catéchèse sur le chapitre 11 de l’Evangile de Saint Matthieu. Aux disciples de Jean-Baptiste qui l’interrogent sur la nature de sa mission, Jésus met en garde ceux pour qui ses œuvres de miséricorde seraient une occasion de chute.

Olivier Bonnel

À la question posée par Jean le Baptiste, «es-tu Celui qui doit venir ou devons-nous en attendre un autre ?», Jésus répond être «l’instrument concret de la miséricorde de Dieu» en rendant la vue aux aveugles, en guérissant les malades, en ressuscitant les morts. Il «apporte à tous le Salut et la consolation», et manifeste ainsi la justice de Dieu.

Dieu n’a pas envoyé son fils dans le monde pour juger les pécheurs ou supprimer les méchants, rappelle le Pape, mais pour les inviter à la conversion, à la vue des signes de la bonté divine. Une réalité qui ne correspondait pas à l’attente des hommes de l’époque, pour qui le Messie devait «châtier les bons et punir les méchants». Aussi, Jésus met-il en garde : «Heureux celui pour qui je ne suis pas une occasion de chute !», un objet de scandale, ou un obstacle à la foi.

L’admonition de Jésus est toujours actuelle, observe le Pape. Aujourd’hui encore, l’homme se construit de fausses images de Dieu. Certains veulent le cantonner à «l’espace limité de leurs désirs et de leurs propres convictions». D’autres le réduisent à une «fausse idole», utilisent «son Saint nom pour justifier la violence», la haine, ou leurs intérêts personnels. Pour d’autres encore, Dieu est un «refuge psychologique», rassurant dans les moments difficiles, dans une foi «repliée sur elle-même», «imperméable à la force de l’amour miséricordieux du Père». Certains, enfin, se complaisent dans un rapport purement intimiste avec Jésus, refusant «l’élan missionnaire capable de changer le monde et l’Histoire». Or, affirme François, «le chrétien croit au Dieu de Jésus-Christ», et «son désir est celui de grandir dans l’expérience vivante de son mystère d’amour».

À la fin de l’audience, le Pape a évoqué la canonisation de Mère Teresa, qu’il a présidée dimanche 4 septembre, place Saint-Pierre. Saluant les jeunes et les malades, François les a enjoints respectivement à «devenir artisans de paix», et à «sentir la proximité compatissante» de la sainte, «spécialement à l’heure de la Croix». Le pape a enfin exhorté les jeunes mariés à «l’invoquer, afin qu’au sein des familles, il ne manque jamais de soin ni d’attention envers les plus faibles».

(CV-MA)