2016-09-08 17:21:00

Loi sur les religions : des progrès salués par les évêques du Vietnam


(RV) Les évêques du Vietnam ont présenté à leur gouvernement leurs objections sur le projet de loi sur les croyances et les religions. Le précédent texte datait de 2004.

Le nouveau texte, présenté par le gouvernement de Hanoï le 17 août dernier, a été soumis par l’Assemblée Nationale à l’évaluation des organisations religieuses du pays, parmi lesquelles l’Église catholique, qui a répondu avec une longue lettre préparée par le Comité permanent de la Conférence épiscopale. Dans ce pays communiste, l’Église catholique représente moins de 10% de la population mais constitue une force morale très importante et dynamique, avec de nombreuses vocations religieuses et sacerdotales.

Avec une argumentation très nuancée, les évêques de ce pays disent apprécier le fait que l’Assemblée Nationale ait voulu consulter les organisations religieuses, signe d’une «attitude respectueuse et attentive» de la part des législateurs.

Plusieurs points positifs sont mis en avant, notamment la reconnaissance de la personnalité juridique des organisations religieuses, qui reste toutefois à s’appliquer dans les faits et non seulement dans les textes du droit, car «la liberté religieuse est un droit humain fondamental et non une grâce concédée par l’État».  

Une avancée notable : la loi donne aux organisations religieuses le droit de «fonder des institutions éducatives conformes au système éducatif national». «Nous comprenons cette fondation d’établissements éducatifs comme une autorisation à tous les niveaux, écoles maternelles, primaires, secondaires, universitaires», estiment-ils. De même, les organisations religieuses «peuvent fonder des établissements de consultation médicale, de traitement médical, ainsi que des organes d’assistance sociale, des œuvres sociales». Une avancée importante pour les évêques : «Ces prescriptions sont justifiées et nous font sortir d’une attitude discriminatoire à l’intérieur de la communauté nationale, écrivent-ils. De plus, elles donnent l’occasion aux organisations religieuses d’apporter leur contribution dans le domaine de l’éducation et de la santé dans l’intérêt de la société tout entière.»

Mais la lettre expose aussi une série de réserves, en vue de prévenir une ingérence excessive de la part de l’État, et donc de garantir la liberté d’action des organisations religieuses. Est notamment visé l’article sur la restauration des édifices de culte, qui ne permet aucune construction de nouvelles structures religieuses. Les évêques demandent que «là où il y a 50 ou 100 personnes de la même foi, il soit permis de construire un nouveau lieu de culte».

(CV avec Églises d'Asie)








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