2016-09-23 13:46:00

Causes des Saints : un nouveau règlement pour la reconnaissance des miracles


(RV) La Congrégation pour les Causes des Saints a rendu publique ce vendredi 23 septembre 2016 une modification du Règlement concernant les attestations de miracle par les experts médicaux, dans le cadre des procès en béatification et canonisation.

En principe, toute béatification nécessite la reconnaissance officielle d’un miracle (à l’exception des martyrs reconnus comme tels), et toute canonisation est conditionnée par la reconnaissance d’un deuxième miracle. L’examen de ces miracles prend parfois plusieurs années, voire plusieurs décennies, de façon à bien discerner ce qui relève d’une intervention divine, et non de phénomènes explicables scientifiquement.

Cette mise à jour du Règlement de 1976, qui datait du pontificat du Bienheureux Paul VI, concerne notamment la mise en place d’une majorité qualifiée (5/7 ou 4/6) pour la reconnaissance des miracles, une limitation des mandats du président de la Commission médicale à deux périodes de cinq ans, une limitation du nombre de réexamens à trois fois (chaque fois avec des experts différents), et une obligation au secret absolu pour toutes les personnes impliquées dans la cause (promoteurs, postulateurs, experts, membres du Tribunal, officiaux du dicastère). Par ailleurs, de façon à garantir une meilleure traçabilité du financement des procédures, les experts seront systématiquement rémunérés par virements bancaires.

Une nouvelle étape dans le discernement de l’Église

Cette évolution est une nouvelle étape dans le souci qu’a eu l’Église, depuis de nombreux siècles, de rendre de plus en plus fiables et sérieuses les procédures de reconnaissance de miracles. Depuis les Évangiles, les guérisons miraculeuses font pleinement partie de l’histoire chrétienne, et sont considérées comme des signes de l’intervention de Dieu dans l’histoire des hommes. Encore faut-il prouver le caractère miraculeux des guérisons, qui peuvent parfois relever de rémissions tout à fait explicables scientifiquement.

La première intervention d’experts médicaux dans un procès en canonisation remonterait à celle de saint Charles Borromée en 1610. Elle est systématique depuis 1678, suite à une décision du Pape Innocent XI. En continuité avec cette évolution, le Code de droit canonique de 1917 avait prévu un avis obligatoire de deux médecins sur le caractère explicable ou non des guérisons, avant même l’examen théologique des cas étudiés.

En 1948, Pie XII avait institué une commission médicale, que son successeur, saint Jean XXIII, avait doté d’un Règlement précis en 1959, mis à jour par le Bienheureux Paul VI en 1976. Ce Règlement, conforme au Droit canonique de 1983, est resté en vigueur durant 40 ans.

Le nouveau Règlement présenté aujourd’hui est le fruit de dix mois de travail, ouvert en septembre 2015, et mené par une commission présidée par le Secrétaire de la Congrégation pour les Causes des Saints, Mgr Marcello Bartolucci. Présenté au Congrès ordinaire de ce dicastère en juin 2016, il a été approuvé, au nom du Saint-Père, par le cardinal Pietro Parolin, Secrétaire d’État du Saint-Siège, le 24 août dernier.

Les dérogations restent possibles

Les canonisations et béatifications relevant du magistère du Pape, il peut toutefois canoniser et béatifier sans passer par la procédure habituelle, comme ce fut le cas pour saint Jean XXIII en avril 2014. Le deuxième miracle requis pour la canonisation du Pape qui avait occupé le siège pétrinien de 1958 à 1963 n’avait pas été officiellement reconnu préalablement, contrairement au miracle validé pour saint Jean-Paul II, canonisé le même jour. Les canonisations "équipollentes" de saint Pierre Favre et de sainte Angèle de Foligno ont également été décrétées par le Saint-Père sans reconnaissance préalable de miracles. Mais ces cas restent exceptionnels.

(CV)

 

 








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