2016-09-27 17:58:00

Accord de paix en Colombie : le cardinal Parolin encourage la construction d'un «avenir meilleur»


(RV) C’est un nouvelle page qui vient de s’ouvrir dans l’Histoire tourmentée de la Colombie : l’État colombien et les Farc, principale guérilla du pays, ont signé ce lundi un accord de paix mettant fin à plus de 50 ans de conflit.

C’est à Carthagène des Indes, sur la côte caraïbe, que le président colombien Juan Manuel Santos et le commandant en chef des Forces armées révolutionnaires de Colombie, Rodrigo Londoño, ont paraphé le document de 297 pages. Plus de 2 500 personnes ont participé à cet évènement historique toutes vêtues de blanc : de nombreux chefs d’États mais aussi 250 victimes du conflit, et le Secrétaire d’État du Saint-Siège. À l’occasion de cette signature, le cardinal Pietro Parolin a présidé une liturgie de la Parole depuis Carthagène. Dans son homélie, il a exhorté la Colombie à mettre fin à la haine et à panser les blessures du cœur.

Xavier Sartre

Il s’agit «du début d’un processus de changement encore ouvert» qui requiert «l’apport et le respect de tous les Colombiens». Le cardinal Parolin a invité ainsi l’ensemble de la société à participer à la reconstruction du pays. Elle ne peut passer que par «la reconstruction de la personne». Pour se projeter vers un avenir meilleur, «la méthode la plus sûre, a-t-il indiqué, est de reconstruire la dignité de celui qui souffre» car c’est dans les blessures du cœur humain que l’on trouve «les causes profondes du conflit».

Depuis l’église qui renferme la dépouille de saint Pierre Claver, défenseur des esclaves, le secrétaire d’Etat du Saint-Siège a rappelé que «c’est à partir de la rencontre que le pays doit soulager la douleur de ses habitants humiliés et oppressés par la violence». La Colombie doit en finir avec la haine et «changer le cours de son Histoire pour construire un avenir meilleur avec des institutions justes et solides». Or «seul Dieu nous donne la force d’affronter de tels problèmes» a-t-il souligné, invitant à puiser dans «les racines catholiques du pays».

Le Secrétaire d’État du Saint-Siège a invité à prier afin que le peuple colombien «puisse marcher sur des sentiers de vérité, de justice et de paix». «Demandons à Dieu qu’il nous concède l’héroïsme dans la solidarité, qui est nécessaire pour combler, dans la vérité et la justice, l’abîme du mal produit par la violence.». Il est possible de construire un avenir différent, permettant de «coexister sans se massacrer et exprimer des convictions différentes, dans le cadre du respect des règles démocratiques, de la dignité humaine et la tradition catholique de cette grande nation» a déclaré le cardinal Parolin sous forme d’encouragement.

Dans son homélie, le cardinal Parolin, a par ailleurs rappelé que «les religions conduisent à écouter, à comprendre et à reconnaître les raisons et la valeur de l’autre». La foi, a-t-il souligné, s’oppose aux atteintes à la dignité de la personne à l’origine de la lacération du tissu civil, et n’est pas contraire à la laïcité, comprise comme le respect des différents domaines de compétence des réalités civile et spirituelle.

Le Secrétaire d’État du Saint-Siège a également indiqué que le Pape François «avait suivi avec une grande attention les efforts de ces dernières années pour la recherche de la concorde et de la réconciliation». Il a encouragé ces efforts, à plusieurs reprises, a-t-il précisé, sans prendre part aux solutions concrètes qui ont été négociées, et sur lesquelles décideront, «de manière libre, éclairée et consciente, les citoyens eux-mêmes».

(CV-HD)

 

 








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