2016-10-01 17:13:00

Méditation du 27ème Dimanche du Temps Ordinaire


Le Père jésuite Antoine Kerhuel nous introduit à la méditation avec les lectures du 27ème Dimanche du Temps Ordinaire. Il nous invite à tenir ferme dans l’épreuve

Comment “tenir ferme dans l’épreuve” ? Jusqu’à quel point « durer dans la foi » ? Voilà quelques-unes des fortes questions que, en ce dimanche, posent les textes de la liturgie.

Dans le livre d’Habacuc, un malheureux lance un appel au Seigneur : « Combien de temps, Seigneur, vais-je t’appeler au secours et tu n’entends pas, crier contre la violence, et tu ne délivres pas ! Pourquoi m’obliges-tu à voir l’abomination et restes-tu à regarder notre misère ? Devant moi pillage et violence ; dispute et discorde se déchaînent ». Combien d’hommes et de femmes se retrouveraient aujourd’hui sans peine dans un tel cri lancé longtemps avant notre ère.

Dans la lettre qu’il écrit à son disciple Timothée, l’apôtre Paul – qui se trouve en prison - invite à la persévérance. En dépit des épreuves, Timothée doit réveiller en lui le don de Dieu et se laisser porter par « un esprit de force, d’amour et de bon sens ».

Enfin, l’extrait de l’Evangile de Luc, entendu ce dimanche, nous situe dans la place du serviteur, tenu d’accomplir – à toute heure – les ordres de son maître.

Ces textes sont rigoureux et austères, et nous pouvons être gagnés par l’inquiétude. Comme chrétiens, notre horizon de vie consisterait-il simplement à tenir (à la force des poignets) dans les multiples situations douloureuses que nous rencontrons ? Comme chrétiens, notre vie quotidienne serait-elle faite de la soumission à un maître capricieux ? Comme chrétiens, serions-nous invités à nous taire en serrant les dents devant les scandales qui déchirent notre monde ? A toutes ces questions, la réponse est « non ».

La nouveauté dont tout chrétien témoigne est ailleurs, dans le sens où il inscrit sa vie à la suite du Christ. Or, le Christ lui-même a vécu la condition du serviteur, et de manière radicale ; il a été condamné à une mort ignominieuse ; il a placé sa confiance en Celui qu’il appelle « Père ». La proximité que nous établissons, au fil des jours, avec ce Jésus-serviteur change notre vie. Nous pouvons dire que notre vie est renouvelée en profondeur par cette intimité avec Jésus, qui grandit jour après jour. De ce fait, notre rapport aux épreuves – et parfois aux lourdes souffrances qui nous accablent – se transforme, car il peut nous être donné de vivre ces épreuves en reprenant conscience que Jésus lui-même les a vécues, et traversées. Comme tous les êtres humains, nous souhaitons que les épreuves nous soient épargnées, et nous ne les recherchons pas. Mais si – et lorsque – nous avons le sentiment d’être comme submergés par les obligations qui nous tombent dessus ou les épreuves qui nous assaillent, alors nous pouvons vivre ces temps autrement, à cause de notre intimité avec Jésus. Nous nous rappelons que la vie de Jésus n’a consisté ni à rechercher les épreuves, ni à les fuir, mais bien plutôt à les traverser en cherchant – en toute circonstance – le chemin que lui désigne Celui qu’il appelle « Père ».

Alors, oui, tout cela est bien radical. Ce n’est pas la radicalité que l’on observe dans des comportements austères, marqués d’un volontarisme ombrageux. C’est la radicalité que vit tout homme, toute femme, qui a mis sa confiance dans Jésus-Christ, lui qui a ouvert une voie nouvelle dont les Evangiles rendent compte.

Engageons-nous avec confiance sur ce chemin !








All the contents on this site are copyrighted ©.