2016-10-03 08:07:00

La conférence de presse du Pape François dans l'avion de retour du Caucase


(RV) Le Saint-Père a achevé ce dimanche 2 octobre 2016 son 16e voyage apostolique qui l'a mené dans le Caucase, en Géorgie et en Azerbaïdjan. Trois mois après l'Arménie, ce fut un voyage sous le signe de l’œcuménisme et de la tolérance. François a rencontré en Géorgie et en Azerbaïdjan les communautés chrétiennes mais aussi les représentants des autres religions. Le Saint Père a visité les périphéries de son Église, il est d’ailleurs revenu sur cette notion de périphérie au cours de la traditionnelle conférence de presse dans l’avion du retour, et a justifié le choix de ces deux pays, la Géorgie et l’Azerbaïdjan.

Voyage aux périphéries

«La réalité se comprend mieux et se voit mieux depuis les périphéries que le centre» a souligné François devant les journalistes dans l'avion du retour. Il a rappelé son séjour en Albanie en 2014, ou encore celui en Bosnie-Herzégovine en 2015. La Géorgie est un pays chrétien mais orthodoxe, a souligné le Saint-Père, les catholiques étant peu nombreux. Au contraire, l’Azerbaïdjan est à majorité musulmane, a-t-il rappelé.

Sur la Géorgie, le Pape a fait part de deux surprises dans le pays : «Je n’aurais jamais imaginé tant de foi (….) et la largesse de cette foi géorgienne» a déclaré François. La deuxième surprise est le Patriarche Ilia II, le patriarche orthodoxe de toute la Géorgie. «C’est un homme de Dieu. Faisons ensemble les bonnes choses pour les autres. Ceci est le chemin de l’œcuménisme. Ne commençons pas à discuter des choses de la doctrine, laissons ceci aux théologiens», a souligné le Saint-Père.

Le Pape a aussi évoqué dans l’avion le conflit du Haut-Karabagh, région séparatiste que se disputent l’Arménie et l’Azerbaïdjan. Le Saint-Père a suggéré d’ouvrir un dialogue sincère, face à face. Et si ce n’est pas possible, a-t-il ajouté, alors il faut accepter de recourir à un tribunal international comme celui de la Haye. Car «l’autre voie, c’est la guerre, et la guerre détruit tout.»

Manuels scolaires et théorie du genre

Le Pape François a aussi été interrogé sur ses propos pendant ce voyage apostolique, lorsqu’il a parlé de «guerre mondiale en cours contre le mariage» en cours. «L’image de Dieu est l’homme et la femme. Ensemble» a répondu le Saint-Père, évoquant le besoin de miséricorde lorsque le mariage se déchire. Interrogé ensuite sur la théorie du genre, et sur l’accompagnement des personnes homosexuelles ou transsexuelles, le Pape a répondu que «dans ma vie de sacerdoce, d’évêque, j’ai accompagné ces personnes, je les ai rapproché du Seigneur, je ne les ai jamais abandonnées». Tous ces problèmes, selon les mots du Pape François, doivent se résoudre toujours avec la miséricorde de Dieu, ainsi qu’avec le cœur ouvert.

Le Pape a ensuite raconté son échange avec un papa français qui, à table avec ses enfants, a demandé à son fils de dix ans : «Que veux-tu devenir quand tu seras grand ?». L’enfant a répondu «une fille !». Le père s’est alors rendu compte, raconte le Saint-Père, que dans les livres du collège, la théorie du genre était enseignée. Pour le Pape, c’est une chose d’avoir des tendances homosexuelles ou changer de sexe, c’en est une autre de faire un enseignement dans les écoles sur cette ligne. Il s’agit d’une «colonisation idéologique» pour François.

Béatification du père Hamel

Autre sujet abordé dans l'avion, le procès en béatification pour le père Jacques Hamel, assassiné en juillet dernier dans son Eglise de Saint-Etienne-du-Rouvray par des terroristes, en France. Le Saint-Père a décidé d’accélérer la procédure a-t-on appris ce dimanche 2 octobre. Il est revenu sur cette décision dans l’avion. «Nous devons chercher les témoignages pour ouvrir le procès, il ne faut pas les perdre. C’est très important parce que les témoignages tout frais, c’est ce que les gens ont vécu…»  

Prochains voyages du Pape François

Enfin François est revenu sur ses prochains voyages, l’Inde et le Bangladesh : le Pape ira dans ces deux pays «presque certainement» l’année prochaine. Il a aussi parlé d’un voyage en Afrique, dans un pays pas encore choisi, ce sera en fonction du climat et de la situation politique du moment. Pour la Colombie, le Pape a affirmé vouloir s’y rendre si le "oui" à l’accord de paix l’emportait lors du référendum d’hier, mais c’était avant de voir les résultats et la victoire du "non" ce dimanche. Et puis le Pape a confirmé qu’il se rendrait au Portugal, mais seulement à Fatima, l’an prochain, qui célébrera le 13 mai le centenaire des premières apparitions mariales. 

(SB)








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