2016-10-04 13:04:00

La Custodie de Terre Sainte lance un appel pour sauver Alep


(RV) Entre bombardements et paralysie diplomatique la population syrienne agonise. Après quinze jours de tractations, les États-Unis viennent de suspendre les pourparlers de paix en Syrie avec la Russie. Washington accuse Moscou et Damas d’avoir intensifié les attaques contre les civils, d’avoir ciblé les hôpitaux et empêché le déploiement de l’aide humanitaire.

Alep s’enfonce chaque jour un peu plus dans l’horreur. Le plus grand hôpital situé dans le secteur rebelle à l’est de la ville a été totalement détruit par des raids aériens. Face à cette «tragédie», le Haut-Commissaire de l'ONU aux droits de l'Homme, réclame la limitation «sans délai» du droit de veto des cinq membres permanents du Conseil de sécurité évoquant «de possibles crimes de guerre, crimes contre l'humanité ou génocide».

Jeudi dernier, en recevant les organismes caritatifs catholiques qui œuvrent en Syrie et en Irak, le Pape François avait une nouvelle fois exprimé toute sa proximité envers le peuple syrien, spécialement à Alep. Le Saint-Père avait dénoncé «une violence qui génère la violence», «une logique des armes et de l’oppression» et «des intérêts obscurs qui continuent de dévaster ces pays» exhortant à mettre un terme à ce conflit.

Un appel auquel s’associe la Custodie de Terre Sainte. Dans un message publié ce mardi, le ministre général des franciscains et le custode de Terre Sainte demandent «à toutes les forces en présence sur le terrain et à tous ceux qui ont des responsabilités politiques de considérer en priorité le bien de la population sans défense de la Syrie et, en particulier, de la ville d’Alep».

Cyprien Viet

Alors que résonne de façon incessante le bruit assourdissant des bombes, la Custodie de Terre sainte exhorte à «faire taire les armes immédiatement et à mettre fin à la haine et à tout type de violence», afin de pouvoir «trouver et parcourir le chemin de la paix, de la réconciliation et du pardon». Elle interpelle la communauté internationale, appelée à «se mobiliser concrètement pour qu’Alep devienne une zone de sécurité» permettant «à l’entière population, éprouvée par les immenses conséquences du conflit, sans discrimination, de recevoir l’aide humanitaire nécessaire».

«D’autres zones de sécurité devraient être créées dans le pays, comme partie intégrante d’un plan complet pour garantir la protection de tous et rejoindre définitivement la paix». Elles devraient, selon le frère Francesco Patton, custode de Terre Sainte, être sous le contrôle des forces de paix des Nations Unies, dont le Pape avait salué la semaine dernière «le travail de soutien et de médiation auprès des différents gouvernements afin de mettre un terme au conflit». La Custodie de Terre sainte invite par ailleurs «à être le plus généreux possible dans l’accueil des réfugiés syriens» et conclu son message en rappelant que «ce n’est qu’en mettant de côté tous les intérêts particuliers, que l’on pourra parvenir à la conclusion de ce conflit dévastateur et redonner la certitude de réaliser un vrai chemin de reconstruction de la vie, de la dignité et de l’espérance».

Médecins du Monde dénonce pour sa part «une escalade de la violence qui se fait dans l’impunité la plus totale». «Le droit humanitaire international est délibérément bafoué. Nous ne pouvons plus faire notre travail alors que nous sommes confrontés à une catastrophe humanitaire» affirme l’ONG française.

Elle réclame une réaction immédiate de la communauté internationale face à «l’urgence à protéger les civils et les humanitaires». «Notre silence serait complice» affirme Médecins du Monde, soulignant que dans la partie est d’Alep, il ne resterait à l’heure actuelle que 34 médecins pour près de 300 000 habitants.

(CV-HD)

 

 








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