2016-10-21 13:57:00

Vocations : le Pape invite les prêtres à sortir, voir et appeler


(RV) En salle Clémentine, le Pape a reçu ce vendredi 21 octobre 2016 les 255 participants d’une convention internationale sur la pastorale des vocations. Cette rencontre est co-organisée par la Congrégation pour le clergé et l’Œuvre pontificale des vocations sacerdotales, en amont de la prochaine assemblée synodale de 2018 sur le thème de la jeunesse, de la foi et des vocations. Dans son intervention, le Pape est revenu sur l’essence de la pastorale vocationnelle. Marie Duhamel

Il y a d’abord cette mise en garde. « Pastorale vocationnelle », cela sonne comme « un des nombreux secteurs de l’action pastorale », ou comme « l’intitulé d’un bureau de la curie ». Or, c’est la rencontre avec le Seigneur, s’exclame le Pape, « une rencontre décisive qui fait la lumière sur notre existence ».  

La pastorale vocationnelle, « c’est apprendre le style de Jésus, qui dans les lieux de notre vie quotidienne s’arrête sans se presser et regarde ses frères avec miséricorde pour les conduire à la rencontre avec le Père ». Pour qualifier la mission de Jésus, trois verbes sont mis en exergue par les Évangélistes : sortir, voir et appeler.

Le Pape demande aux pasteurs, « principaux responsables des vocations », de quitter leur sacristie pour se mettre à écouter les jeunes, les aider à orienter leur pas. « La pastorale vocationnelle a besoin d’une Église en mouvement capable d’élargir ses propres confins, ne les mesurant pas à des calculs humains ou à la peur de se tromper mais à la mesure ample du cœur miséricordieux de Dieu ». Il faut opposer l’audace et la créativité à la rigidité pour repenser les objectifs, la structure, le style et les méthodes d’évangélisation.

Deuxième mot clé : voir. Le Pape espère qu’à l’instar de Jésus, nous prenions le temps de voir l’autre, sans se presser. « Aujourd’hui, la hâte et la rapidité des stimuli ne laissent pas toujours d’espace à ce silence intérieur dans lequel résonne l’appel de Dieu ». Et ce risque est aussi celui de nos communautés. Le Pape met en garde contre « le risque de tomber dans le vide d’un activisme organisationnel, sans réussir à s’arrêter pour rencontrer les personnes ». Il rêve de ce regard du prêtre, attentif, qui prend le temps, capable de s’arrêter et de lire en profondeur, d’entrer dans la vie de l’autre sans qu’il ne se sente ni menacé ni jugé. « Un regard capable de susciter la stupeur pour l’Évangile », « de nous réveiller de la torpeur dans laquelle la culture du consumérisme et de la superficialité nous immerge ». Un regard qui accompagne les personnes « sans prendre possession de leur conscience ».

Enfin l’action. Jésus ne laisse pas les personnes sur leur petit banc, il les sort de leur « sédentarité létale », « il rompt l’illusion qu’on peut vivre heureux en restant confortablement assis sur ses propres certitudes ». Jésus met les gens en chemin. Comme lui, il faut savoir « saisir le désir de celui qui recherche », aider les jeunes à se poser les questions justes. Le Pape invite les pasteurs à ne pas se montrer « timides » lorsqu’ils leur proposent d’embrasser la vie sacerdotale.

Le Pape demande aux évêques d’être vigilants et prudents concernant leurs séminaristes. « L’Église a besoin de prêtres murs et équilibrés, intrépides et généreux, capables de proximité, d’écoute et de miséricorde ».

Sortir, voir et agir : le Pape reconnait la dureté de la tâche, les résultats parfois minces, la frustration et le découragement des pasteurs, mais il les encourage à poursuivre leur mission, en se remettant au Seigneur qui donne tout le courage nécessaire. (XS-MD)








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