2016-10-31 16:55:00

Prière commune entre catholiques et luthériens 500 ans après Luther


(RV) Le 31 octobre 1517, selon la tradition historique, le moine allemand Martin Luther aurait affiché ses 95 thèses sur la porte de l’église de Wittenberg. La Réforme fit ainsi irruption dans l’Histoire, bouleversant l’Europe et divisant le christianisme occidental.

Le 31 octobre 2016, un Pape argentin, aux côtés d’un évêque luthérien d’origine palestinienne, commémorent ensemble le 5e centenaire de cette Réforme : événement impensable il y a encore 100 ans, mais qui rend bien compte des pas accomplis dans le dialogue lancé il y a 50 ans entre les deux Églises.

Deux Églises qui ont fait mémoire ensemble, dans la cathédrale de Lund, partageant chants, Credo et proclamation de l’Évangile, reconnaissant leurs fautes mutuelles, rendant grâce pour ce qui les unit, et décidées à poursuivre la voie du dialogue, au service de la dignité de l’Homme. Le récit de Manuella Affejee

Les gestes sont parfois plus éloquents que les paroles, et l’image que l’on retiendra de cette prière commune, sera celle du Pape François, de l’évêque luthérien Mounib Younan, du pasteur Martin Junge, tous trois revêtus de la même étole rouge, remontant ensemble la nef de la cathédrale. Une cathédrale d’abord plongée dans une semi-obscurité et qui s’est peu à peu illuminée, illustrant le passage du conflit à la communion, le thème de cette prière commune.

« Nous voulons manifester notre désir d’unité » a déclaré le Pape lors de son homélie. Profiter de cette « opportunité nouvelle pour prendre un chemin commun », déjà initié il y a 50 ans, et pour lequel il convient de rendre grâce car « nous ne pouvons pas nous résigner à la division et à l’éloignement que la séparation a provoqué entre nous ». Une division, a précisé le Pape, « historiquement perpétuée plus par des hommes de pouvoir de ce monde que par la volonté du peuple fidèle ». « Il y avait une volonté sincère de professer la vraie foi », mais, ce faisant, « nous avons enfermé en nous-mêmes, par crainte, la foi que les autres professent avec un accent et un langage différent ».

Il faut donc aujourd’hui « regarder avec amour et honnêteté » un passé tourmenté, « reconnaitre ses fautes et demander pardon ». Oui, la séparation a été « source de souffrance et d’incompréhension », mais elle a également permis de remettre les Saintes Écritures au centre de la vie de l’Église, et de comprendre que sans le Christ, rien n’est possible.

Œuvrer à l’unité, c’est maintenant le témoignage que le monde attend des chrétiens. Ce témoignage sera crédible uniquement si le pardon et la réconciliation sont expérimentés au quotidien. C’est en servant la dignité de chaque personne que les chrétiens manifesteront la miséricorde de Dieu. Et le Pape d’insister : « sans ce service au monde et dans le monde, la foi chrétienne est incomplète ».

Signature d'une déclaration commune

Au cours de cette prière commune, le Pape François et l’évêque Mounib Younan, président de la Fédération luthérienne mondiale ont signé une déclaration conjointe dans laquelle les deux Églises, catholique et luthérienne, rendent grâce pour le dialogue fructueux initié il y a 50 ans. Elles s’engagent à poursuivre ce dialogue, à en surmonter les derniers obstacles afin de parvenir à la pleine unité et la pleine communion.

Luthériens et catholiques s’engagent également pour le témoignage commun. « Nous élevons nos voix pour la fin de la violence et de l’extrémisme qui touchent de si nombreux pays et communautés, et d’innombrables sœurs et frères dans le Christ, peut-on lire dans cette déclaration. Nous exhortons les luthériens et les catholiques à travailler ensemble pour accueillir les étrangers, pour aider ceux qui sont forcés à fuir à cause de la guerre et de la persécution, et pour défendre les droits des réfugiés et de ceux qui cherchent l’asile ». (XS-MA)








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