(RV) Le Pape François a présidé ce dimanche 13 novembre une messe à l’occasion
du Jubilé des personnes socialement exclues. Devant une assemblée de sans-abris réunis
dans la Basilique Saint-Pierre, le Saint-Père a commenté l’Évangile du jour dans lequel
Jésus évoque la fin des Temps. Dans son homélie, François a rappelé à chacun qu’il
y a deux biens précieux qui ne passeront pas : Dieu et l’homme.
Dans ce passage de l’Évangile de saint Luc, alors que des fidèles s’extasient devant
la beauté extérieure du temple de Jérusalem, Jésus les interpelle :« Ce que vous
voyez, des jours viendront où il n’en restera pas pierre sur pierre » (v. 6). C’est
vrai dit le Pape, «tout ce que nous voyons passe inexorablement. Même les royaumes
les plus puissants, les édifices les plus sacrés et les réalités les plus stables
du monde ne durent pas pour toujours. Tôt tout tard, ils s’effondrent» y compris «le ciel,
la terre, les choses les plus belles, même cette Basilique Saint-Pierre».
Il n’y a que deux précieuses réalités qui demeurent, insiste alors François, les deux
seules richesses qui ne s’évanouissent pas: le Seigneur et le prochain. «Voilà les
plus grands biens à aimer. Nous ne devons pas exclure de notre vie Dieu et les autres»,
«l’homme est le bien le plus précieux» interpelle le Pape. Mais face à l’autre,
certains s’habituent à ce rejet. «C’est grave» dénonce le Saint-Père, «il faut
s’inquiéter, lorsque la conscience est anesthésiée et ne prête plus attention au frère
qui souffre à côté de nous ou aux problèmes sérieux du monde, qui deviennent seulement
des refrains entendus dans les revues de presse des journaux télévisés». «Feindre de
ne pas apercevoir Lazare qui est exclu et rejeté (cf. Lc 16, 19-21), c’est tourner
le dos à Dieu. C’est un symptôme de sclérose spirituelle lorsque l’intérêt se concentre
sur les choses à produire plutôt que sur les personnes à aimer» déplore le Pape.
C’est de là que naît une contradiction tragique de notre époque, met en avant le Saint-Père.
Aujourd'hui, il y a de plus en plus de progrès et de possibilités, et dans le même
temps, de plus en plus de gens n’y ont pas accès. Il faut se préoccuper de cette injustice,
insiste-t-il, car «il n’y a pas de paix quand il n’y a pas de justice dans la
maison de tout le monde».
Alors que se termine dans une semaine le Jubilé de la miséricorde, les portes saintes
se referment aujourd’hui dans les cathédrales et dans les sanctuaires du monde entier
a rappelé le Pape. L’occasion a-t-il souligné, «de ne pas fermer les yeux face
à Dieu qui nous regarde» avec la certitude que «l’amour ne passera jamais»,
et «devant le prochain qui nous interpelle», «surtout le frère oublié
et exclu». À la lumière de ces réflexions, a appelé le Pape, «je voudrais
qu'aujourd'hui soit la journée des pauvres». (BH)
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