2016-11-18 17:13:00

Aux Philippines, la centrale nucléaire qui inquiète


(RV) « Nous sommes tristes et déçus. » C’est par ces mots que l’évêque du diocèse catholique de Balanga aux Philippines a accueilli l’annonce, le 10 novembre dernier, par le nouveau gouvernement de recourir à l’énergie nucléaire et de relancer la centrale électrique de Morong, dans la province de Bataan. Une information rapportée par l’agnce Eglises d’Asie des MEP. Construite à une centaine de kilomètres à l’ouest de Manille, cette centrale avait été voulue par le dictateur Ferdinand Marcos en réponse au choc pétrolier de 1973.

Financée par un emprunt d’un milliard de dollars, sa construction – qui ne devait initialement pas coûter plus de 600 millions de dollars – débuta en 1976 pour s’achever en 1984, avec une facture totale de 2,3 milliards de dollars. En 1986, alors que Marcos part en exil, la présidente Corazon Aquino Elle ne produisit jamais d’électricité car les doutes furent grands concernant la sécurité du site, construit alors que la corruption des années Marcos allait grand train.

Considérer le peuple avant les profits

Construite sur une faille sismique et sur une zone où se situe un volcan en activité, cette centrale devrait pourtant être relancée selon les propos du ministre philippin de l’énergie, qui le 10 novembre évoquait « une option possible pour les Philippines ». Une semaine plus tot, le président Rodrigo Duterte assurait pourtant qu’aucune centrale nucléaire n’entrerait en fonctionnement durant son mandat. « Cette centrale est dangereuse et lourde de menaces pour la santé publique. Elle portera mort et destruction » s’est inquiété l’évêque de Balanga, qui a invité le gouvernement philippin à « prendre en considération la vie et l’avenir de notre peuple et de l’environnement plutôt que le profit et les avantages matériels.»

L’Eglise catholique n’est pas la seule à dénoncer la relance de la centrale de Bataan, puisque de nombreuses ONG de défense de l’environnement ne cachent pas leur inquiétude. Sur le terrain, les autorisations de nouvelles centrales thermiques au charbon se sont par ailleurs multiplié ces derniers mois, tandis que, désormais, le nucléaire est redevenu une option possible. (OB, Avec Ed'A)








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