2016-11-21 12:14:00

Lettre apostolique "Misericordia et Misera" : «voici venu le temps de la miséricorde»


(RV) «Voici venu le temps de la miséricorde», le Pape François le clame avec force dans une lettre apostolique "Misericordia et Misera" ("Miséricorde et pauvreté") qui vient d’être rendue publique ce lundi 21 novembre. Un texte d’une dizaine de pages, composée de 22 paragraphes dans lequel le Saint-Père revient sur l’année jubilaire qui vient de s’achever le 20 novembre. Le Pape met en lumière un certain nombre d’expériences et d’initiatives comme l’envoi de Missionnaires de la Miséricorde ou les vendredis de la miséricorde, mais il invite surtout à « regarder de l’avant », à faire de cette année sainte le point de départ d’un nouveau chemin à parcourir. Le Pape a ainsi annoncé plusieurs gestes significatifs comme l’instauration d’une « journée mondiale des pauvres ». Par ailleurs, il concède « à tous les prêtres la faculté d’absoudre le péché d’avortement » et prolonge la faculté donnée aux prêtres de la Fraternité Saint-Pie-X de donner une confession «valide» et «licite» au-delà du Jubilé.

"Misericordia et Misera", "miséricorde et pauvreté", cette lettre apostolique, rendue publique au lendemain de la clôture de l’année de la Miséricorde est en quelque sorte un prolongement de cette année sainte. Une feuille de route transmise par le Pape pour « nous indiquer la route que nous sommes appelés à suivre à l’avenir ». Le Saint-Père rappelle tout d’abord que la miséricorde ne peut être « une parenthèse dans la vie de l’Église, elle en constitue l’existence même ». « Tout se révèle dans la miséricorde, tout se résout dans l’amour miséricordieux du Père » souligne le Pape rappelant qu’« aucun d’entre nous ne peut poser de conditions à la miséricorde ». « Même dans les cas les plus difficiles où l’on est tenté de faire prévaloir une justice qui vient seulement des normes, on doit croire en la force qui jaillit de la grâce divine ».

Alors que les portes saintes sont désormais toutes refermées, le Saint-Père ouvre « le temps de la miséricorde ». Premier signe concret pour encourager à « continuer avec fidélité, joie et enthousiasme à faire l’expérience de la richesse de la miséricorde » : l’instauration « à la lumière du jubilé des personnes exclues » d’une journée mondiale des pauvres. Elle sera célébrée dans toute l’Église le 33ème dimanche du temps ordinaire. Une journée, précise le Pape, « qui aidera les communautés et chaque baptisé à réfléchir sur la manière dont la pauvreté est au cœur de l’Évangile ».

La confession au-delà du Jubilé

Le Pape dans ce texte présente également deux autres dispositions particulièrement importantes, rappelant que le sacrement de la réconciliation doit retrouver sa place centrale dans la vie chrétienne.

Juste avant l’ouverture de l’année sainte, le Pape avait annoncé, fait inédit, que durant toute la durée du Jubilé, il concédait à l’ensemble des prêtres, en vertu de leur ministère,  « la faculté d’absoudre le péché d’avortement ». Eh bien « cette disposition qui s’inscrivait dans un temps limité est désormais étendu dans le temps, nonobstant toutes choses contraires », c’est ce qu’a annoncé le Pape François qui rappelle avec force que « l’avortement est un péché grave, parce qu’il met fin à une vie innocente ». Cependant, indique-t-il, « je dois affirmer avec la même force qu’il n’existe aucun péché que ne puisse rejoindre et détruire la miséricorde de Dieu quand elle trouve un cœur contrit qui demande à être réconcilié avec le Père ».

L’autre disposition qui s’étend au-delà de la période jubilaire concerne la fraternité Saint-Pie-X. Le Pape avait décidé que l’absolution reçue en se confessant aux prêtres lefebvristes serait « valide » et « licite » pendant le Jubilé. Le Saint-Père, là aussi, « étend cette faculté au-delà de la période jubilaire, jusqu’à ce que soient prises de nouvelles dispositions, pour que le signe sacramentel de la réconciliation à travers le pardon de l’Église ne fasse jamais défaut à personne ». Une décision, précise-t-il, pour le bien pastoral des fidèles et en comptant sur la bonne volonté de leurs prêtres afin que la pleine communion dans l’Église catholique puisse être recouvrée avec l’aide de Dieu.

Concernant les missionnaires de la miséricorde, « une expérience de grâce que l’Église a vécue avec beaucoup d’efficacité », le Pape souhaite que leur ministère extraordinaire ne s’arrête pas avec la fermeture de la Porte Sainte. François désire qu’il demeure comme signe concret que la grâce du Jubilé est toujours vivante et efficace partout dans le monde.

Le Pape renouvelle aux prêtres l’invitation à se préparer avec grand soin au ministère de la Confession, qui est une vraie mission sacerdotale. Enfin, autre suggestion du Pape : qu’un dimanche dans l’année soit entièrement consacré à la Parole de Dieu pour comprendre « l’inépuisable richesse qui provient du dialogue permanent entre Dieu et son peuple ».

Cette lettre apostolique adressée à toute l’Église pour continuer à vivre la Miséricorde a été signée ce dimanche par le Pape au terme de la messe conclusive du Jubilé. Il l’a remise à plusieurs représentants du Peuple de Dieu : au cardinal Tagle, archevêque de Manille, à l’archevêque de Saint Andrews et Edimbourg en Écosse, à deux « missionnaires de la Miséricorde », à un diacre permanent, deux religieuses, une famille, un couple de fiancés, deux catéchistes, une personne handicapée et une personne malade. 

(BH-HD)

Lire aussi :
Le texte intégral de la Lettre apostolique "Misericordia et Misera"







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