2016-11-26 15:47:00

Fidel Castro et les papes, histoire d'une relation complexe


(RV) Entretien - Le moment est historique : nous sommes le 25 janvier 1998. L’emblématique place de la Révolution vibre sous les applaudissements à tout rompre des quelque 500 000 Cubains en liesse venus participer à la messe célébrée par saint Jean-Paul II, en présence du Lider Maximo, Fidel Castro. « Le Seigneur m’a envoyé pour annoncer aux captifs la libération », proclame, sous les vivats, le Pape polonais, citant l’Évangile selon saint Luc, avant de lancer : « Puisse le monde s’ouvrir à Cuba, et Cuba s’ouvrir au monde ! » 

Cette visite de saint Jean-Paul II marquera une nouvelle étape dans les relations du pouvoir cubain avec l’Église et le Saint-Siège. Ces relations, anciennes, complexes, tumultueuses, débutent en 1935 sous le pontificat de Pie XI avant de connaitre une nette détérioration dans les années 60 avec l’arrivée au pouvoir de Castro et l’avènement de la Révolution cubaine. Pendant plusieurs décennies, l’Église, taxée de propagande contre-révolutionnaire, sera muselée et marginalisée. Des prêtres et des religieux seront arrêtés et emprisonnés, les séminaires fermés.

Un dégel s’amorce dans les années 90, avec l’effondrement du bloc soviétique. La visite de saint Jean-Paul II en sera un signe évident. Celles de ses successeurs, Benoît XVI et François, consacreront quant à elles, le nouveau rôle de l’Église dans le pays : celui de médiateur.

Ancien élève des jésuites, Fidel Castro ne cache pas une certaine fascination pour l’Église et ses enseignements. Ce questionnement intellectuel et spirituel qui l’habita, il le partagea avec saint Jean-Paul II, Benoît XVI et François, lors de leur venue respective, en 1998, 2012 et 2015.

Fidel Castro et les papes, Manuella Affejee en parle avec Bernard Lecomte, journaliste et blogueur, auteur de nombreux ouvrages sur la papauté et le Saint-Siège, dont le Dictionnaire amoureux des Papes, aux Éditions Plon

(XS-MA)








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