2016-11-27 17:33:00

Décès du père Peter-Hans Kolvenbach, ancien préposé général de la Compagnie de Jésus


(RV) Le père Peter-Hans Kolvenbach, préposé général des Jésuites de 1983 à 2008, est mort samedi au Liban, où il vivait depuis qu'il avait quitté le gouvernement de la Compagnie de Jésus, et où il avait passé l'essentiel de sa vie, lui qui était de nationalité néerlandaise mais de rite arménien. Il allait avoir 88 ans ce 30 novembre.

Le père Kolvenbach avait été élu à la tête des jésuites en 1983, dans un contexte de crise pour la Compagnie de Jésus. Le précédent préposé général, Pedro Arrupe, avait dû se retirer en raison d’un accident vasculaire cérébral, et de la mise sous tutelle de la Compagnie de Jésus par saint Jean-Paul II, le Pape polonais, qui s’inquiétait d’une influence trop "marxisante" de la théologie de libération et d’une prise de distance de certains jésuites avec les orientations du magistère. Durant deux ans, de 1981 à 1983, le jésuite italien Paolo Dezza fut nommé par Jean-Paul II comme délégué pontifical pour la Compagnie de Jésus, pour tenter de resserrer les liens entre la Papauté et les Jésuites. Une démarche difficilement acceptée par certains jésuites.

L’élection du père Kolvenbach, alors recteur de l’Institut Pontifical oriental, avait ouvert une période de plus grande sérénité. Durant ses 25 ans de généralat, cet homme discret fut reconnu pour son humilité et son désir de communion.

Le père Federico Lombardi, provincial des Jésuites d’Italie dans les années 1980, évoque son souvenir de la Congrégation générale de 1983, à laquelle il avait participé, ainsi que le futur Pape François et le père général actuel, Arturo Sosa… Il répond à Michele Raviart, du service italien de Radio Vatican.

Selon certains médias, le retrait volontaire du père Kolvenbach à 80 ans, en 2008, alors qu'il avait théoriquement été élu à vie à la tête des Jésuites, aurait compté dans le discernement de Benoit XVI pour sa renonciation en 2013. C'était un exemple de liberté spirituelle par rapport au "pouvoir", ou par rapport au "service". Son retrait s’était décidé en bonne intelligence et coopération avec Benoît XVI, qui lui avait donné son accord dès 2006.

Son successeur le père espagnol Adolfo Nicolas a fait le choix lui aussi de se retirer à 80 ans, à l'automne dernier, ce qui peut laisser entendre que cette logique du retrait à 80 ans fera jurisprudence, même si elle n’est pas inscrite dans les textes. Les Jésuites, réunis en Congrégation générale, ont élu le 14 octobre dernier un nouveau préposé général, le père Arturo Sosa, un Vénézuélien de 67 ans. 

(CV)

 

 

 

 

 








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