Italie : les raisons de l’échec de Matteo Renzi

(RV) Entretien – Il faudra attendre encore quelques jours avant de connaitre le scenario qui suivra la démission de Matteo Renzi. Le président du Conseil italien est en sursis. Lundi 5 décembre, au Quirinal à Rome, siège de la présidence italienne, le président de la République italienne Sergio Mattarella a demandé au chef du gouvernement de rester jusqu’au vote définitif de la loi de finances 2017, le budget de l’Italie, probablement en fin de semaine.
Dimanche 4 au soir, après la publication des résultats du référendum constitutionnel qui a vu la large victoire du non, le président du Conseil italien avait annoncé qu’il remettrait sa démission dès le lendemain.

Cette sortie de scène de Matteo Renzi, au pouvoir depuis mille jours, depuis février 2014, a été précipitée par ce revers électoral auquel il ne s’attendait pas. Porteur d’espoir lors de sa nomination à la tête du gouvernement, après s’être emparé du Parti démocrate, principale formation politique de la majorité parlementaire, il avait remporté très largement les élections européennes quelques mois plus tard. Mais depuis, les Italiens ont déchanté et ses adversaires ont profité de ce referendum pour le pousser vers la sortie.

Matteo Renzi avait en effet personnalisé le vote, le transformant en plébiscite pour ou contre lui. Le verdict des urnes est sans appel et il en a tiré les conséquences, même si sa majorité est toujours là. Il revient maintenant au président de la République de trouver une solution : dissolution des chambres et convocation de nouvelles élections législatives, nomination d’un gouvernement technique le temps de préparer une nouvelle loi électorale et de retourner aux urnes ou former une nouvelle majorité pour gouverner jusqu’à la fin de la législature, en 2018.

Comment Matteo Renzi, pourtant populaire il y a encore quelques mois et souvent salué à l’étranger et notamment au sein de l’Union européenne, en est-il arrivé là ? et quelles sont les perspectives pour les semaines à venir ? Xavier Sartre en parle avec Giuseppe Santoliquido, analyste politique.

(BH-XS)