2016-12-06 17:47:00

Le message du Pape aux Académies : la beauté peut humaniser les villes


(RV) Les artistes ont un devoir important : celui de «créer des œuvres qui portent, à travers le langage de la beauté, une étincelle d’espérance et de confiance» dans un monde qui semble céder à la tentation de l’indifférence et de la laideur. C’est le message adressé par le Pape François, et lu par le cardinal Pietro Parolin, aux participants de la XXIe séance publique des académies pontificales.

Cette séance se tient actuellement à Rome, sous la houlette du cardinal Gianfranco Ravasi, président du Conseil pontifical pour la Culture. Dans ce message, le Pape est longuement revenu sur le thème choisi pour cette rencontre : «Étincelles de beauté pour un visage humain des villes».

Xavier Sartre

C’est à une véritable apologie de la beauté que se livre François, citant son prédécesseur Benoît XVI, lequel avait affirmé en 2009, que, face à un monde traversé par tant de signes négatifs, seule la beauté pouvait aider «à retrouver enthousiasme et confiance, encourager l’esprit humain à retrouver son chemin, élever son regard, à rêver d’une vie digne de sa vocation».

Et le Pape François de prendre l’exemple des villes, thème de cette séance publique. Peut-être que beaucoup parmi elles, ont laissé plus d’espace aux peurs qu’aux désirs des personnes, et des jeunes, en particulier. Et de constater que certains projets de restructuration des périphéries de grandes métropoles proposent dorénavant des «étincelles» de beauté. «Des détails architecturaux et artistiques qui tentent de recréer, dans des contextes urbains parfois délabrés, un sens de la beauté, de dignité». Ainsi, observe le Pape, l’idée que les périphéries puissent porter elles aussi des traces de beauté, d’humanité vraie fait son chemin. Ces traces doivent être valorisées, encouragées, développées, exhorte François.

D’où l’importance pour les églises, surtout celles situées dans des quartiers difficiles, de se proposer, avec simplicité, comme «oasis de beauté, de paix, d’accueil, favorisant la rencontre entre dieu et la communion des frères et sœurs, devenant également points de repères pour la croissance intégrale de tous les habitants». «Prendre soin des personnes, assure encore le Pape, signifie nécessairement prendre soin des milieux dans lesquels ils vivent». Par de petits gestes, des «petites étincelles de beauté et de charité qui puissent raccommoder le tissu humain souvent lacéré et divisé».

François insiste donc sur le devoir des artistes : celui de «créer des œuvres qui portent, à travers le langage de la beauté, une étincelle d’espérance et de confiance» là où les «personnes semblent se rendre à l’indifférence et à la laideur». «Architectes, peintres, sculpteurs et musiciens, cinéastes et littéraires, photographes et poètes, artistes de toute discipline» sont appelés à «faire briller la beauté», là où prédominent «l’obscurité et la grisaille». Ils sont gardiens de la beauté, annonciateurs et témoins d’espérance pour l’humanité, conclut le Pape, qui les invite à prendre soin de la beauté. «La beauté qui soignera les nombreuses blessures qui marquent le cœur et l’âme des hommes et femmes de notre temps».

(CV-MA)

 








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