2016-12-09 13:17:00

Deuxième prédication de l'Avent du père Cantalamessa


(RV) Ce 9 décembre 2016, comme tous les vendredis de l'Avent, temps liturgique de préparation à Noël, le père Raniero Cantalamessa a livré une méditation en la chapelle Redemptoris Mater du Palais apostolique, en présence du Pape François et des responsables de la Curie romaine.

Le prédicateur de la Maison pontificale a poursuivi sa catéchèse sur l’œuvre de l’Esprit Saint dans la vie du chrétien, abordant ce vendredi un charisme particulier, le «discernement des esprits», lequel s’exerce dans deux domaines, la vie ecclésiale et la vie personnelle.

Dans la vie de l’Église, le discernement des esprits passe par l’autorité du Magistère… L’Église, nous dit le Concile Vatican II, doit apprendre à scruter les «signes des temps», non pour leur appliquer les remèdes de toujours, mais pour apporter de nouvelles réponses, «adaptées à chaque génération». Une difficulté majeure et sérieuse peut se poser ici : la peur de compromettre, justement, l’autorité du magistère. Mais pour le père Cantalamessa, cette difficulté peut être surmontée. Car dans l’Église, le critère de base du discernement doit être celui d’une «relecture des Evangiles, à la lumière des nouvelles questions qui se posent» aux sociétés. Sans oublier, comme le disait Saint Grégoire le Grand, que «l’Écriture grandit avec ceux qui la lisent».

L’Esprit Saint guide l’Église de deux façons, observe le prédicateur capucin. Soit directement, «charismatiquement», soit «collégialement». La collégialité des évêque est un facteur important, pour «honorer de devoir de discernement». Car elle apporte au problème soulevé, la «variété des situations locales et des points de vue, des lumières et des dons différents, dont chaque église et chaque évêque est porteur».

Bien sûr, l’exercice de la collégialité ne se fait pas sans une «confrontation lente et difficile des points de vue». Mais, insiste le père Cantalamessa, il faut avoir confiance en l’Esprit, «en ses capacités d’intervention», «même s’il peut sembler parfois que le processus échappe à tout contrôle».

S’agissant de la vie personnelle, ce charisme sert surtout à discerner ses propres inspirations, ce qui vient de l’Esprit du monde, ou ce qui vient de l’Esprit de Dieu. Mais parfois, le choix n’est pas entre le bien et le mal, mais «entre un bien et un autre bien». Il s’agit là de «comprendre ce que Dieu veut, dans une circonstance particulière». C’est pour répondre à ce cas de figure que saint Ignace de Loyola a développé sa doctrine du discernement, basée sur la «sainte indifférence». Une attitude qui consiste à se rendre totalement disponible à l’accueil de la volonté de Dieu, en renonçant à toute préférence personnelle.

Mais attention, le discernement n’est ni un art, ni une technique. C’est un don de l’Esprit avant tout, rappelle le père Cantalamessa. Attention donc aux aspects psychologiques que certaines manières de discerner mettent en avant. Ces aspects sont certes importants, mais restent secondaires devant l’action de l’Esprit.

Que retenir donc de cette médiation ? Qu’il faut «s’abandonner en tout et pour tout à la conduite de l’Esprit Saint». «Nous ne devrions rien entreprendre sans l’avoir consulté», et se garder d’une tentation : «celle de vouloir lui donner des conseils, au lieu de les recevoir». Car l’Esprit Saint «dirige tout le monde, mais n’est pas dirigé, il guide, n’est pas guidé».

(CV-MA)

 








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