2016-12-19 18:25:00

La Jordanie déstabilisée par des attentats terroristes


(RV) Entretien – La Jordanie victime d’un nouvel attentat. En frappant le royaume, une cellule terroriste cherche à déstabiliser un pays au cœur du Moyen-Orient résistant aux conflits qui l’entourent. Les attaques de dimanche 18 décembre ont visé le tourisme, secteur clé de l’économie jordanienne.
Dix personnes ont été tuées dans le sud du pays. Elles se trouvaient à Karak, connue pour sa citadelle croisée du XIIème, l’une des plus grandes de la région. Vingt-sept autres personnes ont aussi été blessées. Une touriste canadienne fait partie des victimes.

Les quatre assaillants ont été abattus par les forces de l’ordre. Selon une source de sécurité interrogée par l'AFP, ces hommes étaient des « Jordaniens membres d'une cellule terroriste » et « soupçonnés d'être liés à Daech », acronyme en arabe du groupe djihadiste État islamique.

Myriam Benraad est chercheuse à l’IREMAM, l'Institut de recherches et d'études sur le monde arabe et musulman, et maître de conférences en science politique à l'Université de Limerick (Irlande), spécialiste de l'Irak et du Moyen-Orient. Elle explique ces attaques par la « volonté de déstabiliser aussi économiquement un pays qui a déjà largement perdu sa manne touristique ». Elle est interrogée par Antonino Galofaro.

Quatre incidents « terroristes » ont affecté le pays cette année, dont un attentat suicide en juin revendiqué par l'EI et qui a coûté la vie à sept gardes-frontières jordaniens près de la frontière avec la Syrie. La Jordanie est membre de la coalition internationale anti-djihadiste qui bombarde l'EI en Syrie et en Irak depuis 2014 et accueille sur son territoire des troupes de cette coalition.

Ces attaques interviennent par ailleurs dans un contexte où la Jordanie tente désespérément de relancer un tourisme déjà en crise, victime des troubles liés aux révoltes dans le monde arabe de 2011 ainsi que des conflits en Syrie et Irak, frontaliers du royaume.

Ce secteur-clé de l'économie du pays (14% de son PIB en 2015) représente aussi sa deuxième source de devises après les transferts d'argent des expatriés.

(BH-AG)








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