2016-12-22 12:04:00

RDC: la CENCO veut trouver une solution avant Noël


(RV) La République démocratique du Congo traverse une grave crise politique, en raison de l’échéance du mandat du président Joseph Kabila le 20 décembre 2016, sans qu’une élection n’ait été organisée pour lui trouver un successeur. Des affrontements ont fait probablement plusieurs dizaines de morts à Kinshasa la capitale et dans d’autres villes, mais le bilan humain est encore confus. Plusieurs évènements graves sont signalés dans plusieurs villes, notamment à Lisala, au nord-ouest du pays, où 17 personnes ont trouvé la mort mercredi 21 décembre dans une attaque perpétrée par une secte qui voyait des signes de la fin des temps dans la fin du mandat présidentiel.

Une opération militaire était signalée ce jeudi 22 décembre 2016 au matin à Lubumbashi, au sud du pays, où de nombreux hommes ont été arrêtés. Des affrontements avaient fait au moins huit morts mardi dans la ville, capitale du Haut-Katanga, région qui abrite de nombreux soutiens au leader historique de l’opposition Etienne Tchisekedi, qui appelle lui à des manifestations pacifiques. Enfin, selon l’agence Reuters, 18 personnes ont péri dans des affrontements inter-ethniques à l’est du pays.

Mercredi, la conférence épiscopale nationale du Congo, la Cenco, a accepté de mener une nouvelle séquence de négociations, sur deux jours en principe. «Le peuple congolais a les yeux rivés sur la Cenco, en attente d’un compromis entre acteurs politiques et leaders des organisations de la société civile, et ce, le plus tôt possible» ; c’est ce qu’a rappelé le président de la conférence épiscopale, Mgr Marcel Utembi Tapa, en ouvrant la réunion de mercredi.

La CENCO demande une enquête indépendante sur les violences 

« Notre souhait est de clôturer avant Noël » : le compte à rebours est donc enclenché pour tenter de trouver une solution à la crise politique qui met en danger la stabilité du plus grand pays d’Afrique subsaharienne. Face aux responsables politiques, l’archevêque de Kisangani et président de la conférence épiscopale, a fait preuve d’une grande fermeté : « Trop c’est trop, comme n’ont cessé de crier haut et fort les évêques, vos pères spirituels ! », a lancé Mgr Utembi Tapa. « Une solution doit être trouvé, et ce le plus tôt possible, par les acteurs politiques en général, mais surtout par les gouvernants, afin de rassurer le peuple congolais ». Évoquant les violences qui ont secoué le pays cette semaine, il a présenté les condoléances de la CENCO aux familles éprouvées et exigé « une enquête indépendante pour identifier les auteurs de ces crimes, qui devront répondre de leurs actes ».

Bénéficiant du soutien personnel du Pape François, qui les a reçus lundi 19 décembre au Vatican, et s’est exprimé sur la crise en RDC à la fois dimanche lors de l’angélus et mercredi lors de l’audience générale, les évêques comptent assumer pleinement leur rôle de médiation. « Au nom de la mission prophétique de l’Église, elle ne pourrait se contenter d’être un accompagnateur passif et indifférent au sort de la population congolaise en souffrance », a précisé le président de la CENCO, tout en refusant toute instrumentalisation : « si les acteurs politiques n’arrivent pas à se faire des concessions pour une gestion consensuelle de la crise », la conférence épiscopale en « tirera toutes les conséquences ».

(CV-SB)








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