2016-12-29 12:22:00

«Laissons-nous toucher par la tendresse qui sauve», «arrêtons-nous pour regarder la crèche»


(RV) «Laissons-nous toucher par la tendresse qui sauve ; approchons-nous de Dieu qui se fait proche, arrêtons-nous pour regarder la crèche» : ce tweet diffusé par le Pape François ce vendredi 29 décembre, quatre jours après Noël, met en valeur un symbole des traditions populaires chrétiennes. Un symbole pourtant devenu, ces dernières années, l’enjeu de débats juridiques et idéologiques dans plusieurs pays, notamment aux États-Unis et en France.

Cyprien Viet

Un symbole d’unité devenu un enjeu de combat culturel : c’est tout le paradoxe de la crèche de Noël, attaquée par certains courants idéologiques visant à empêcher la présence des crèches dans les lieux publics, au nom de la neutralité religieuse. En France, suite à une jurisprudence confuse et contradictoire issue des tribunaux administratifs, l’affaire est remontée jusqu’au Conseil d’État, qui a rendu le 9 novembre une décision qui autorise la présence des crèches dans les lieux publics selon plusieurs critères, notamment le respect des traditions locales. Ces crèches doivent avoir un «caractère culturel, artistique et festif» et ne pas exprimer «la reconnaissance d’un culte ou d’une préférence religieuse». De nouveaux contentieux sont toutefois probables, compte tenu des marges d’interprétation laissées par cette décision.

Aux États-Unis, la Cour suprême n’autorise la présence de crèches dans les lieux publics comme les supermarchés que si elles voisinent avec des éléments folkloriques comme le sapin ou le père Noël, de façon à en atténuer la dimension proprement religieuse. Mais une large majorité des Américains semble pourtant favorable aux crèches: un sondage récent montrait que 72% d’entre eux y étaient attachés. En France, d’autres sondages donnent des résultats du même ordre. La crèche reste donc populaire, y compris parmi les non-chrétiens.

Rappelons que la crèche de Noël est apparue dans les pratiques religieuses de l’Occident médiéval à partir du XIIIe siècle. Cette tradition remonte à l’époque de saint François d’Assise, initiateur de la mise en scène d’une crèche vivanteà Greccio, mettant en relief le passage de Dieu parmi les hommes, un Dieu enfant et vulnérable, venu partager la condition humaine en commençant par naître dans une étable. La visite des bergers et des rois mages symbolise la reconnaissance de la nature divine de cet enfant par le Peuple de Dieu.

Lors de sa dernière homélie de l’Épiphanie en tant que Souverain Pontife, le 6 janvier 2013, Benoît XVI avait rappelé que les bergers «personnifient les pauvres d’Israël et, en général, les âmes humbles qui vivent intérieurement en étant très proches de Jésus», et que les rois mages, «les hommes venus de l’Orient» représentent eux «le monde des peuples, l’Église des gentils, les hommes qui à travers tous les siècles se mettent en marche vers l’Enfant de Bethléem, honorent en lui le Fils de Dieu et se prosternent devant lui».

(CV)








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