2017-01-05 18:11:00

Philippines : un missionnaire dénonce les exécutions de rue


(RV) C’est un sujet qui divise fortement la société philippine : celui des exécutions extrajudiciaires des trafiquants de drogue promues par le président Rodrigo Duterte. Un missionnaire irlandais, le père Shay Cullen, confie à l’agence Fides, que ce phénomène ne cesse de prendre de l’ampleur.

«Il y a plus de 6000 morts, présumés dealers de marijuana ou d’autres drogues. 1000 ont été tués lors du dernier mois, sur un simple soupçon », raconte-t-il, regrettant que cette politique puisse bénéficier du soutien de 76 % de la population.

Pour lui, «tuer un millier de personnes par mois, comme on fait maintenant, n’est pas un fait à sous-évaluer. C’est la peine de mort la plus cruelle jamais vue. C’est un crime monstrueux pour affronter de nombreux petits dealers. Aux suspects, on ne donne pas la possibilité de se défendre contre leurs accusateurs.»

Le missionnaire, fondateur et directeur de la fondation Preda, s’occupe de plusieurs œuvres sociales en faveur des mineurs abandonnés, des femmes exploitées et des toxicomanes. Dans ce contexte, il regrette que le Parlement puisse «approuver le rétablissement de la peine de mort malgré tous les arguments contre une telle pratique : elle ne décourage pas le crime, elle tue des innocents et des suspects, et les plus pauvres ne peuvent pas se permettre d’avoir un avocat ; c’est cruel et cela prive l’accusé d’une possible rédemption ; c’est contraire à la valeur sacrée de la vie et de la dignité de la personne humaine».

Et surtout le rétablissement de la peine de mort serait, selon le père Cullen, «un moyen légal pour supprimer un condamné». Le missionnaire demande, avant tout, un cessez-le-feu pour suspendre cette violence «qui coûte tant de vies et qui est contre l’État de droit»

(CV-XS)








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