2017-01-21 10:26:00

Méditation du troisième Dimanche du Temps Ordinaire


Le Père jésuite Antoine Kerhuel nous introduit à la méditation avec les lectures du troisième dimanche du Temps Ordinaire

(RV) Ce dimanche, les textes de la liturgie le proclament avec clarté : une Bonne Nouvelle nous est annoncée, et cette Bonne Nouvelle transformera nos existences.

Pour le prophète Isaïe, cette Bonne Nouvelle est comme une lumière dans les ténèbres.  Alors que tout va mal pour le peuple qui habite le pays de Zabulon et de Nephtali (c’est-à-dire la Galilée), une libération lui est annoncée : l’oppression qui pèse sur le peuple va prendre fin. Cette Bonne Nouvelle n’est donc pas simplement individuelle ; elle concerne tout un peuple.

L’Evangile d’aujourd’hui nous rapporte que c’est dans ce même territoire de Zabulon et de Nephtali, dans cette même Galilée, et plus précisément à Capharnaüm, que Jésus vient s’installer lorsqu’il apprend l’arrestation de Jean Baptiste. A partir de cette ville Jésus annonce à ses contemporains que la prophétie d’Isaïe, qu’ils connaissent si bien, est en train de s’accomplir, et il en tire la conclusion : « Convertissez-vous, car le Royaume des cieux est proche ! ». Jésus ne se présente pas comme un exalté ou comme un privilégié qui serait soudainement saisi par une inspiration ; il se présente comme un fils d’Israël qui se découvre appelé à accomplir ce que le Seigneur a promis à son peuple, et – au-delà de son peuple – à toute l’humanité. Le Seigneur libère toute communauté humaine, où qu’elle se trouve et en quelque époque qu’elle vive, de toutes les formes d’oppression qui la menacent. Cette Bonne Nouvelle est adressée à toute communauté humaine, mais aussi à tout individu au sein de toute communauté humaine.

Cette Bonne Nouvelle sera relayée par les apôtres et par divers témoins de l’Evangile, mais – comme nous le rappelle Paul dans l’extrait de la première lettre aux Corinthiens lu ce dimanche – ces porteurs de la Bonne Nouvelle ne doivent pas se mettre eux-mêmes en avant : ils ne sont en effet que les serviteurs du Christ qui, lui seul, apporte la libération espérée.

Une joie profonde parcourt donc les textes de ce dimanche : la joie de nous découvrir libérés, appelés à entrer dans une relation vivante avec ce Christ qui nous conduit à sa vie. Cette joie profonde n’est pas un objet à convoiter ou un patrimoine que l’on défendrait jalousement de la convoitise d’autrui ; elle est un don tellement large qu’il ne peut pas ne pas déborder sur autrui … cette joie profonde échappe ainsi à notre soif de posséder.

Cette joie profonde transforme nos vies car elle fait de nous, à la suite des premiers apôtres, des témoins de l’œuvre extraordinaire que Dieu accomplit dans le monde, depuis la création et jusqu’à la mort et la résurrection de Jésus. « Convertissez-vous, car le Royaume des cieux est proche ! » avons-nous entendu. Oui, nous avons à nous convertir à une œuvre extraordinaire, une œuvre que nous n’avons jamais fini d’accueillir ; en effet, il nous est difficile d’imaginer a priori la forme renversante que, en Jésus, prend la libération offerte par le Dieu de Vie.

Laissons-nous surprendre par l’enseignement de Jésus, et laissons-nous enseigner par la manière dont Jésus lui-même accompagne son enseignement par tant d’actes porteurs de vie.

(KS)








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