2017-02-08 16:05:00

L’Église colombienne en soutien des pourparlers avec l’ELN


(RV) Après l’accord obtenu avec les Farc, plus d'un demi-siècle de conflit armé pourrait se clore sur une paix «complète» en Colombie. Bogota et la dernière guérilla active dans le pays d’Amérique latine, l'ELN, entament ce mercredi 8 février, en présence de l’Église, leur premier cycle de pourparlers à huis clos, et délocalisé en Equateur.

Après trois années de tractations préparatoires, les délégations du gouvernement et de l'ELN ont inauguré leurs pourparlers le mardi 7 février, lors d'une cérémonie sobre de moins d’une heure, devant quelque 150 invités, dont des représentants des six pays garants du processus (Brésil, Chili, Cuba, Equateur, Norvège, Venezuela), dans une élégante hacienda jésuite, près de Sangolqui, à environ 30 km de Quito, la capitale de l’Equateur.

Lors de son intervention, le chef des négociateurs pour le gouvernement Juan Camilo Restrepo a assuré que «l'humanitaire et la construction de gestes de confiance» mais aussi «la participation de la société à la construction de la paix» seront à l’agenda des discussions. D’autres points essentiels devront être abordés: «la démocratie pour la paix, les transformations pour la paix, les victimes, la fin du conflit et l’application de l'accord».

Les autorités comme l’Église se montrent confiantes, «pleines d’espérance». «Le dialogue avec l'ELN nous remplit d'optimisme. Les nouvelles générations et les victimes méritent que les pourparlers avancent et que nous parvenions à la paix complète», a écrit le président Juan Manuel Santos, prix Nobel de la Paix 2016 sur Twitter mardi soir.

Pour l’Église, ces négociations de paix sont un motif de grande espérance selon l’évêque de Tibu, Mgr Omar Sanchez Cubillos qui est membre de la délégation des évêques colombiens qui accompagne ce processus.

Les évêques colombiens présents aux pourparlers

Plus de 300 jours sont passés depuis qu’en mars dernier, les représentants du gouvernement colombien et de la guerilla ont signé un premier accord avec l'ELN en vue des négociations qui commencent aujourd’hui. Dans une note envoyée à l’agence Fides, la Conférence épiscopale explique qu’en ce moment, «les deux parties ont affiné leurs propositions, celles-ci comprenant notamment une requête explicite à l’Église afin qu’elle soit présente au processus qui débute maintenant».

C’est l’ELN qui a souhaité cette participation de l’Église aux discussions. Après une réflexion approfondie et des consultations avec le gouvernement national, les évêques ont jugé opportun d’accepter cette invitation visant à accompagner «un processus qui est utile à nombre de personnes sur nos territoires, sur lesquels l’ELN est présente».

La note rappelle que les évêques des Diocèses d’Arauca, de Quibdo, d’Istmina et de Cali seront eux aussi présents en qualité de facilitateurs et pour offrir des conseils à la demande.

L’Église locale exprime depuis longtemps son désir d’une paix totale dans le pays. Dans le document publié le 8 juillet dernier à l’issue de leur 101è Assemblée plénière, les évêques de Colombie indiquent clairement que les guérilleros de l’ELN sont appelés à «interpréter le désir de paix de tous les colombiens, à ouvrir les portes au dialogue et à la construction d’un pays assurant la justice sociale par le biais de la participation politique et non par celui du recours aux armes».

Depuis les années 1960, le conflit a impliqué une trentaine de guérillas, des paramilitaires d'extrême droite et les forces de l'ordre, faisant au moins 260.000 morts, plus de 60.000 disparus et 6,9 millions de déplacés.

(BH - MD Avec Fides et l’AFP)








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