2017-02-11 18:11:00

Méditation pour le sixième dimanche du Temps Ordinaire


Le Père jésuite Raphaël Bazebizonza, nous introduit à la méditation avec les lectures du sixième dimanche du Temps Ordinaire

(RV) La liturgie de ce 6ème dimanche du Temps ordinaire, une fois de plus, oriente notre regard vers la montagne, où Jésus émonde la loi des prophètes afin de nous la re-proposer, dans toute sa simplicité et sa plus profonde radicalité.

La loi que Dieu nous communique à travers les prophètes était, au fils de temps, devenue trop formelle, compliquée et sans saveur. Jésus aujourd’hui, dans son sermon sur la montagne, nous communique une loi qui ne s’arrête pas à la surface de notre vie, mais qui descend à l’intérieur de celle-ci, on dirait dans les coins et recoins de notre manière d’être.

C’est cela l’accomplissement dont parle le Seigneur : passer de l’extériorité des choses à l’intériorité, des formules abstraites aux expériences ordinaires du cœur de l’homme où se joue l’essentiel de la  vie.

Les exemples que le Seigneur Jésus  nous donne  dans l’Evangile, nous aident à comprendre cette essentialité de la foi, le caractère englobant de la foi. Il dit par exemple : « vous avez entendu qu’il a été dit aux ancêtres : tu ne tueras point ; et si quelqu’un tue, il en répondra au tribunal. Eh bien, moi je vous dis : quiconque se fâche contre son frère en répondra au tribunal » (Mt 5,21-22). Tuer ne se réduirait pas seulement à magner l’arme pour ôter la vie à quelqu’un, mais pourrait consister ou s’étendre aussi en une parole malveillante, calomnieuse, démoralisante, haineuse, diffamatoire. Discréditer l’autre, étaler au grand jour, ses luttes, c’est le tuer. Parfois aussi, une petite parole ou un geste glacé tue plus que l’arme. Les occasions de s’emporter ne manquent pas au chrétien qui est un homme avec et pour les autres. Mais entretenir la colère « couvée » à l’intérieur est mortel. Voila pourquoi le Christ veut descendre dans notre cœur, où nos  paroles et gestes prennent origines, afin de nous relever. Le Christ n’abolit pas donc la loi, mais il ajoute un plus à celle-ci, la rendant ainsi plus humaine et radicale. La loi du Christ est justice supérieure. Elle ne se contente pas des solutions faciles, mais s’accomplit dans le don total de sa vie pour le respect de la vie des autres.

La nouveauté de Jésus consiste, essentiellement, dans le fait qu’il embrasse lui-même la loi, devenant la vraie Torah, la vrai justice, c’est-à-dire l’amour incarné. La charité n’est-elle pas la Loi dans sa plénitude (cf Rm13,10) ?

« Il n’a commandé à personne d’être impie ; il n’a donné à personne la permission de pécher » (Si 15,20), de tuer dirions-nous encore. Demandons-lui la grâce d’un grand amour, d’une grande justice…

(KS)








All the contents on this site are copyrighted ©.